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Lituanie: la "dame de fer" Dalia Grybauskaite brigue sa réélection à la présidence

Lituanie: la "dame de fer" Dalia Grybauskaite brigue sa réélection à la présidence

Les Lituaniens se rendent aux urnes dimanche pour le premier tour d'une élection présidentielle dans laquelle la présidente Dalia Grybauskaite paraît en bonne place pour remporter un second mandat, auréolée par sa fermeté vis-à-vis du grand voisin russe dans la crise ukrainienne.

Surnommée la "dame de fer" balte, Mme Grybauskaite, 58 ans, espère même remporter ce scrutin dès le premier tour. Le second tour est prévu quinze jours plus tard.

Le principal rôle du chef de l'Etat lituanien est de diriger la politique étrangère et la présidente sortante s'est illustrée pas ses critiques acerbes contre les agissements de la Russie dans la crise ukrainienne.

Elle a également accueilli fin avril en Lituanie les troupes américaines, alors que l'Otan renforçait sa présence dans les pays baltes qui avaient passé cinquante ans sous occupation soviétique jusqu'en 1991, avant de rejoindre en 2004 l'Otan et l'UE.

"Une Union européenne forte et unie, capable de faire un contrepoids aux ambitions impériales de la Russie, est extrêmement importante pour la sécurité lituanienne", a déclaré Mme Grybauskaite à l'occasion du dixième anniversaire de l'entrée du son pays dans l'UE.

Cette ancienne commissaire européenne au Budget plaide pour le renforcement des liens entre l'UE et d'autres ex-républiques soviétiques, Ukraine, Géorgie, Moldavie, provoquant la colère de Moscou.

"Elle ne retient pas ses coups, elle s'exprime ouvertement et elle sait quels sont les intérêts de la Lituanie", commente à l'AFP Judy Dempsey, analyste de Carnegie Europe.

Mme Grybauskaite a fermement soutenu le programme d'austérité quand la Lituanie avait basculé dans la crise en 2009, et elle a plaidé pour l'adoption de l'euro en 2015.

Elle a également défendu les plans pour mettre un terme au monopole du géant gazier russe Gazprom sur le marché lituanien, avec l'ouverture d'ici à la fin 2014 d'un terminal de gaz naturel liquéfié.

Célibataire, ceinture noire de karaté, elle est connue pour son franc-parler, mais on lui reproche ses difficultés à travailler en équipe.

"Elle est fière de prendre la plupart des décisions unilatéralement. C'est de sa faute si elle manque de bons conseillers", dit à l'AFP Kestutis Girnius, analyste de l'Université de Vilnius.

Mais en même temps, "beaucoup de gens apprécient ce qu'ils considèrent comme sa volonté et sa force", ajoute-t-il.

La présidente sortante n'est affiliée à aucun parti mais elle est soutenue par les principaux partis d'opposition, les Conservateurs et les Libéraux, qui ont perdu les élections en 2012 au profit des Sociaux-Démocrates.

Elle caracole en tête dans les sondages et le refus du Premier ministre Algirdas Butkevicius de se présenter à cette élection a consolidé sa place de vainqueur potentielle parmi sept candidats.

"Les sondages en avril ont montré qu'elle obtiendrait 57% des voix au premier tour. Ce serait suffisant si les gens participaient activement au scrutin", souligne à l'AFP Vladas Gaidys, directeur de l'Institut Vilmorus.

Selon lui, plusieurs facteurs, depuis les événements en Ukraine et jusqu'à la météo, seront déterminants. La participation lors des dernières élections s'était située entre 48% et 52%.

Parmi ses principaux rivaux figurent le député européen social-démocrate Zigmantas Balcytis et le député travailliste Arturas Paulauskas.

Ils ont fait campagne sur les questions sociales, s'engageant à combattre le chômage et la corruption.

Née à Vilnius sous l'ère soviétique , Mme Grybauskaite a fait ses études à Léningrad, aujourd'hui Saint-Petersbourg, tout en travaillant dans une usine de pelleterie.

Elle a par la suite enseigné l'économie dans une haute école du parti communiste à Vilnius.

Avec le retour de ce pays balte à l'indépendance après cinquante ans d'occupation soviétique, elle a commencé une carrière dans l'administration lituanienne, notamment au ministère des Affaires étrangères.

Vice-ministre des Finances puis vice-ministre des Affaires étrangères entre 1999 et 2001, elle a été ministre des Finances de 2001 à 2004. Et quand la Lituanie a rejoint l'UE en 2004, elle été nommée commissaire européenne.

Polyglote, elle parle anglais, russe, polonais et français, en plus de sa langue maternelle, le lituanien.

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