Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Centrafrique: "le désarmement n'a pas été correctement fait" (Samba Panza)

Centrafrique: "le désarmement n'a pas été correctement fait" (Samba Panza)

La présidente de transition centrafricaine Catherine Samba Panza a estimé que le désarmement des groupes armés, incombant aux forces internationales intervenant en Centrafrique, n'avait pas été "correctement fait", en raison du contexte de violences incessantes.

"L'insécurité perdure d'abord parce que le désarmement n'a pas été correctement fait. Il était difficile pour les forces internationales, dans ce contexte de violences, d'effectuer un désarmement intensif", a déclaré Mme Samba Panza dans un entretien au quotidien Le Monde.

Quelque 5.000 hommes de la force africaine Misca et 2.000 soldats français engagés dans l'opération "Sangaris" interviennent sur mandat de l'Onu pour tenter de rétablir l'ordre et la sécurité dans le pays, plongé depuis plus d'un an dans le chaos et la violence.

"Je pense aussi que les groupes armés essaient de se positionner pour pouvoir faire pression demain en vue de négocier", a estimé la présidente de transition. "Cela entraîne un regain d'activités d'ex-Séléka qui manifestent leur volonté de partition du pays", a-t-elle ajouté, alors que l'on assiste à une recrudescence d'attaques meurtrières dans le Nord, imputées aux anciens rebelles Seleka (au pouvoir de mars 2013 à janvier 2014).

Arrivée au pouvoir en janvier 2014, Mme Samba Panza a reconnu que le bilan de ses 100 premiers jours était "mitigé".

"Sur le plan sécuritaire, il y a moins de pression à Bangui, mais à l'intérieur du pays la situation est toujours préoccupante", a-t-elle reconnu. "Il faut restaurer l'autorité de l'Etat (...) il faut que l'administration revienne. Ensuite, un processus de réconciliation doit reprendre à la base, il faut que les communautés réapprennent à se fréquenter", a-t-elle déclaré.

Les tueries entre chrétiens et musulmans ravagent la Centrafrique depuis plus d'un an.

Le pays a sombré dans le chaos lorsque l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, a pris le pouvoir dans un pays composé à 80% de chrétiens, et multiplié les exactions.

En réaction, des milices chrétiennes "anti-balaka", hostiles aux Séléka et plus généralement aux musulmans, se sont formées, semant elles aussi la terreur parmi les civils.

Le conflit a fait des milliers de morts et près d'1,5 million de déplacés.

Interrogée sur la possibilité d'organiser comme prévu des élections d'ici à février 2015 dans ce contexte, Mme Samba Panza a répondu: "nous ferons en sorte de tenir ce délai, mais s'il apparaît que la tenue des élections à la date prévue apporte plus de problèmes que de solutions, nous aviserons".

cf/blb/aub

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.