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A son procès, Abou Hamza raconte qu'il a cogéré un club de striptease

A son procès, Abou Hamza raconte qu'il a cogéré un club de striptease

L'imam radical britannique Abou Hamza a raconté mercredi à New York lors de son procès qu'il avait cogéré un club de striptease à Londres, à l'époque où il essayait dans sa jeunesse d'adopter un style de vie à l'occidentale.

De son vrai nom Mustafa Kamel Mustafa, l'imam de 56 ans d'origine égyptienne est jugé pour enlèvement et terrorisme. Il a plaidé non coupable des 11 chefs d'inculpation retenus contre lui, tous liés à des événements antérieurs aux attentats du 11-Septembre. Il risque la réclusion à perpétuité.

Borgne et amputé des deux avant-bras suite à une explosion en Afghanistan, il a pris la parole pour la première fois mercredi à son procès devant le tribunal fédéral de Manhattan.

Vêtu d'un pantalon de jogging et d'un tee-shirt bleu, cet ancien ingénieur de formation s'est exprimé d'une voix douce, provoquant même les rires des jurés en expliquant qu'un homme serait "stupide" de dire à sa femme qu'il ne l'aime pas. Un homme peut changer d'avis de nombreuses fois, a-t-il fait valoir. "Peut-être qu'il l'aimera plus tard", a-t-il dit, d'une voix quasi-professorale.

Il a aussi expliqué que ses études d'ingénieur incluaient le World Trade Center --détruit dans les attentats du 11 Septembre 2001 qu'il avait salués-- et les effets d'"explosions" et de démolitions, qui lui avaient servi plus tard dans sa vie.

Il est accusé de complot et prise d'otages, pour l'enlèvement au Yémen en 1998 de 16 touristes occidentaux, dont deux Américains. Il est aussi inculpé de soutien terroriste, en liaison avec un projet de camp d'entraînement au jihad en 1999 dans l'Oregon (nord-ouest des Etats-Unis) et est accusé d'avoir envoyé des candidats au jihad s'entraîner en Afghanistan.

Son procès s'est ouvert le 17 avril et doit durer environ un mois.

Parlant de Ben Laden, il a évoqué le "Cheikh ben Laden" et admis qu'il l'avait mentionné dans la préface d'un de ses livres.

Ce père de neuf enfants, trois fois marié, a aussi expliqué qu'il avait quitté Alexandrie pour l'Angleterre en 1979, à 21 ans, parce qu'il "rêvait d'une vie occidentale, à l'américaine". Il voulait, a-t-il expliqué, "faire de l'argent et s'amuser", et ne verra que plus tard ses différents emplois comme étant "du mauvais côté de la moralité".

A Londres, il multiplie les emplois, réceptionniste dans un hôtel, videur dans le quartier Soho, et même "cogérant d'un club de striptease". Après avoir passé son diplôme d'ingénieur, il travaille aussi à la prestigieuse Académie militaire de Sandhurst, a-t-il raconté aux jurés.

Il commence à s'intéresser à l'islam en 1982, poussé par sa femme anglaise qui voulait qu'ils passent plus de temps ensemble. Le couple achète un Coran, arrête de fumer. Il arrête de travailler dans les clubs durant le mois du Ramadan, "apprécie" cette pause. Il apprend le Coran, écrit neuf livres sur l'islam, dont cinq seront publiés, pour parfaire son anglais.

Même si selon lui les mensonges sont parfois justifiés dans l'islam, il exclut de mentir à la barre. "Si ma liberté vient au prix de ma dignité, je n'en veux pas", explique-t-il.

Il avait été inculpé en 2004 aux Etats-Unis, et arrêté à Londres à a demande des autorités américaines. Après une longue bataille perdue et huit ans de prison, il a été extradé aux Etats-Unis l'an dernier.

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