Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé mardi à Vienne qu'une nouvelle conférence à Genève sur l'Ukraine "n'apporterait pas grand-chose", et a plaidé en revanche pour "un dialogue national" ukrainien.
"Se réunir à nouveau dans ce format, avec l'opposition à Kiev absente de la table de négociation, n'apporterait pas grand-chose", a-t-il lancé à l'issue d'une réunion du comité ministériel du Conseil de l'Europe.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, avait plaidé dimanche en faveur d'une deuxième conférence à Genève, où l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne avaient conclu mi-avril un accord visant à une désescalade de la crise en Ukraine.
Selon Sergueï Lavrov, cet accord "n'a pas échoué", mais souffre de "tentatives pour le vider de son sens".
Une nouvelle réunion est possible, a-t-il développé lors d'une conférence de presse, mais elle risque de "tourner en rond à discuter de ce qui doit être accompli". Or ce serait désormais à Kiev et aux "opposants" séparatistes pro-russes d'agir, "puisqu'ils doivent vivre dans le même pays".
MM. Lavrov et Steinmeier devaient s'entretenir en début d'après-midi à l'aéroport de Vienne, où le ministre allemand s'est rendu tout spécialement. M. Steinmeier doit ensuite rencontrer le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Dechtchitsa.
Le ministre russe a réitéré les appels de Moscou au "dialogue national" ukrainien, et a exhorté les Occidentaux: "Ne déchirons pas l'Ukraine entre Est et Ouest".
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