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Pharmacie: AstraZeneca refuse d'être avalé dans les grandes manoeuvres en cours

Pharmacie: AstraZeneca refuse d'être avalé dans les grandes manoeuvres en cours

le Britannique AstraZeneca a tenté mardi de convaincre ses actionnaires de refuser l'offre de rachat pourtant alléchante de son concurrent américain Pfizer, sur fond de poursuite des grandes manoeuvres dans la pharmacie mondiale avec le rachat annoncé d'une partie du géant Merck par l'Allemand Bayer.

Le laboratoire britannique a indiqué tabler sur plus de 45 milliards de dollars de revenus annuels d'ici 2023 contre 25,7 milliards l'an dernier grâce à la commercialisation de nouveaux médicaments.

L'annonce ne doit rien au hasard, alors qu'AstraZeneca lutte contre une offre de rachat du géant américain Pfizer. Après lui avoir dit non une première fois en janvier, il a rejeté vendredi une offre relevée à 106 milliards de dollars, qui serait l'un des plus gros rachats jamais réalisés dans le secteur s'il se concrétisait.

"Nous continuons de créer de la valeur significative pour nos actionnaires grâce à notre stratégie indépendante", a de nouveau martelé le directeur général du groupe Pascal Soriot, en première ligne pour tenter de faire barrage à Pfizer.

Si AstraZeneca semblait à première vue une proie facile, minée par l'expiration des brevets de certains de ses médicaments vedettes, son patron parie sur la profonde restructuration du groupe et sur le développement de nouvelles molécules pour faire face à ce déclin programmé.

AstraZeneca espère notamment tirer d'ici 2023 environ 8 milliards de dollars de revenus sur le marché du diabète, sur lequel il s'est renforcé récemment avec le rachat des part de Bristol-Myers Squibb (BMS) dans leur alliance. Il vise également 8 milliards provenant des maladies respiratoires.

AstraZeneca mise par ailleurs sur ses découvertes dans le domaine de l'immuno-oncologie, domaine très prometteur. Son médicament contre le cancer MEDI4736, actuellement en phase d'essais cliniques, aurait ainsi un potentiel de vente allant jusqu'à 6,5 milliards de dollars par an.

Les investisseurs semblaient toutefois en douter: "Nous sommes profondément sceptiques sur la capacité d'Astra à atteindre un tel niveau de revenus", ont commenté les analystes de Barclays.

Sur le front politique, l'offre de Pfizer continuait à susciter des remous au Royaume-Uni et en Suède, patrie d'Astra dont la fusion avec le britannique Zeneca en 1999 a donné naissance à AstraZeneca.

"Il s'agit effectivement d'une transaction qui paraît plus guidée par des considérations fiscales qu'économiques et ce n'est pas bon si l'on regarde vers l'avenir. Il se pourrait fort bien que la Grande-Bretagne et la Suède y perdent", a mis en garde le ministre des Finances suédois Anders Borg, après avoir rencontré à Bruxelles son homologue britannique George Osborne, selon des propos rapportés par la presse suédoise.

L'opposition travailliste britannique accuse de son côté le premier ministre David Cameron de faire le jeu de Pfizer en ayant discuté avec lui de contreparties à son offre, en particulier en terme d'emplois.

La tentative de contre-attaque d'AstraZeneca intervient alors que les grandes manoeuvres se sont poursuivies mardi dans le secteur de la pharmacie, en pleine ébullition.

L'allemand Bayer a ainsi annoncé vouloir racheter pour 14,2 milliards de dollars la division santé grand public de l'américain Merck qui compte entre autres les crèmes solaires Coppertone, les soins pour les pieds Dr Scholl's ou le traitement contre l'allergie Claritin.

Bayer deviendrit ainsi leader mondial dans les soins de la peau et les troubles digestifs, et numéro deux dans les troubles des voix respiratoires et les compléments alimentaires.

jmi/mg/phv

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