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Le Vatican admoneste des religieuses américaines féministes

Le Vatican admoneste des religieuses américaines féministes

Le Vatican a admonesté les religieuses américaines de la LCWR, qualifiant de "provocation" la décision de ces dernières d'attribuer un prix à une religieuse féministe, selon un document du Saint Siège publié mardi.

Selon ce texte, le président de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), l'archevêque allemand Gerhard Ludwig Müller, a sévèrement tancé les responsables de la Leadership Conference of Women Religious (LCWR), lors d'une rencontre le 30 avril.

La LCWR a décidé de conférer un prix, l'Oustanding Leadership Award, à la religieuse Elizabeth Johnson, une théologienne auteur de plusieurs ouvrages contestant une vision trop fondamentaliste des Evangiles et de Jésus. Elle a été critiquée par les évêques américains pour "ses erreurs doctrinales".

Pour le Vatican, qui entend contraindre l'organisation à une réforme en profondeur, ce choix ressemble à "une provocation plutôt ouverte", a estimé le responsable de la doctrine de la foi du pape François.

La LCWR représente 57.000 religieuses, soit 80% des religieuses américaines.

Elles sont dans le collimateur du Vatican qui, tout en saluant leur dévouement caritatif, leur reproche de se prononcer en faveur de la contraception et de l'homosexualité, tout en restant silencieuses sur l'avortement ou l'euthanasie.

L'an dernier, François avait confirmé la remise au pas de ces religieuses.

En 2011, l'archevêque américain Peter Sartain, s'était vu confier une mission de remise au pas de la LCWR. Mais ce dernier a été informé du choix de la lauréate, "seulement après que la décision a été prise", s'est plaint Mgr Müller, qui a demandé à l'organisation de revenir sur sa décision.

Pour le cardinal allemand, les décisions de la LCWR reviennent à "constituer un mouvement loin du centre ecclésial de la foi en Jésus Christ", autrement dit l'Eglise.

Le cardinal a particulièrement critiqué "l'évolution consciente" ("conscious evolution"), une manière de concevoir librement sa vie spirituelle inspirée du mouvement New Age, en vogue au sein de la LCWR. "Excusez-moi de me montrer abrupt mais ce que j'ai à dire est trop important pour le revêtir d'un langage fleuri: les thèses fondamentales de l'évolution consciente s'opposent à la Révélation chrétienne (....) et conduisent presque nécessairement à des erreurs fondamentales sur la toute puissance de Dieu, l'incarnation de Jésus, la réalité du péché originel, la nécessité du salut", a-t-il dit.

De son côté, la LCWR a loué, dans un communiqué, "le dialogue interactif avec le cardinal Müller et son équipe" le qualifiant d'"expérience de dialogue respectueuse et prometteuse".

Le cardinal Müller, nommé par Benoît XVI, a été maintenu par François, qui tient un discours en apparence plus souple et accessible, mais reste ferme sur la doctrine de l'Eglise et les questions de société.

jlv/mle/abk

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