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L'Ukraine lutte contre le chaos, offensive diplomatique en préparation

L'Ukraine lutte contre le chaos, offensive diplomatique en préparation

L'Ukraine restait lundi en proie à un chaos grandissant, faisant craindre une dérive vers la guerre civile et poussant les Européens à discuter avec Moscou d'une conférence internationale sous l'égide de l'OSCE.

"C'est une guerre qui est de fait en train d'être menée contre nous et nous devons être prêts à repousser cette agression", a averti lundi le président par intérim Olexandre Tourtchinov dans un entretien à la chaîne Kanal 5.

"La (tentative de) déstabilisation de la situation à Odessa a échoué", a-t-il affirmé après la série d'incidents meurtriers qui ont secoué cette grande ville portuaire du sud depuis vendredi.

"Les autorités fonctionnent à Odessa. Il y a beaucoup de patriotes prêts à défendre leur ville et leur pays. Les séparatistes d'Odessa font face à une véritable résistance des patriotes locaux", a-t-il ajouté.

Des militants pro-russes ont pris d'assaut dimanche le siège de la police et obtenu la libération d'une soixantaine des leurs, arrêtés vendredi soir après avoir attaqué un défilé de supporteurs de football pour l'unité de l'Ukraine.

Pour prévenir une répétition de ce scénario, les autorités ont procédé au transfert dans une autre région de 42 autres personnes arrêtés en même temps, a indiqué lundi le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov.

"La police d'Odessa a agi de manière honteuse et peut-être criminelle (en libérant les prisonniers). Toute la direction de la police a été renvoyée", a-t-il indiqué sur sa page Facebook.

Pour le président Tourtchinov, "l'objectif (des insurgés pro-russes) est de renverser le gouvernement à Kiev".

"Nous avons établi des checkpoints qui procèdent à un contrôle sérieux dans la capitale, car nous nous attendons à des actes de provocation le 9 mai (jour férié commémorant en Ukraine et en Russie la victoire sur l'Allemagne nazie, ndlr), et pas seulement dans la capitale", a-t-il dit.

"Nous devons être attentifs dans toutes les régions du pays, où il peut y avoir des saboteurs, des provocateurs", a-t-il insisté.

Dans l'Est du pays, en proie à une insurrection pro-russe armée, la situation demeurait sous haute tension, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Slaviansk, l'un des principaux bastions des rebelles dans la région troublée de Donetsk, des tirs et détonations ont été entendus tout au long de la nuit. Le centre-ville était calme lundi matin, mais selon des habitants, des combats se déroulaient dans un village de la périphérie, que la population tentait de fuir.

Dimanche soir, la porte-parole des rebelles, Stella Khorocheva, avait affirmé que les insurgés avaient "reçu des renforts" de Crimée et de Tchétchénie (Russie), sans pouvoir préciser leur nombre.

L'armée ukrainienne a coupé dimanche le principal axe routier vers Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes dans l'est. "La ville est totalement encerclée", selon la porte-parole.

A Donetsk, principale ville du bassin minier du Donbass, frontalier de la Russie, un millier de pro-russes ont tenté de manière désorganisée dimanche soir de s'emparer du bâtiment du parquet militaire, en réalité déjà abandonné.

"Nous ne pardonnerons pas pour Odessa !", criaient les manifestants, a constaté l'AFP. Un jeune homme présent sur place, accusé d'être un "provocateur", a été jeté dans une voiture et emmené en un lieu inconnu.

Les Européens se sont mobilisés ce week-end pour promouvoir une nouvelle offensive diplomatique. Le président de l'OSCE, Didier Burkhalter est attendu le 7 mai à Moscou pour évoquer le dossier ukrainien avec le président russe Vladimir Poutine.

Les deux hommes discuteront "de la mise en place de tables rondes sous le parrainage de l'OSCE, qui doivent faciliter un dialogue national avant l'élection présidentielle" anticipée prévue le 25 mai en Ukraine, a indiqué un porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel.

Dimanche, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, avait plaidé en faveur d'une deuxième conférence de Genève, malgré l'absence de résultats concrets de la première, organisée mi-avril.

"Je plaide effectivement depuis ces dernières heures, lors de nombreux entretiens - aussi bien avec l'OSCE, qu'avec (la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine) Ashton, mais aussi avec (le secrétaire d'État américain John) Kerry et (le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï) Lavrov pour qu'une deuxième conférence de Genève fasse suite à la première", a expliqué M. Steinmeier à la télévision allemande.

Ukraine, Russie, États-Unis et Union européenne avaient alors signé un accord visant à une désescalade de la crise en Ukraine et au rétablissement de la stabilité politique et économique du pays. Mais ce texte était resté lettre morte, tandis que la situation se dégradait fortement sur le terrain.

Lors de la deuxième conférence, il faudra "que des engagements clairs soient enfin décidés, sur la façon dont nous pouvons obtenir une trêve dans ce conflit et trouver progressivement une solution politique. Toute autre attitude serait irresponsable, car cela ne signifierait que davantage de victimes", a détaillé le ministre allemand.

bur-ahe/lpt

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