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Juventus championne d'Italie - Obsession Ligue des champions

Juventus championne d'Italie - Obsession Ligue des champions

Reine tyrannique d'Italie, la Juventus n'a plus qu'une chose en tête: retrouver la même autorité en Ligue des champions, son seul échec lors de cette saison de tous les records nationaux.

Copenhague et la boue glacée d'Istanbul. Comment une équipe en route vers les 100 points en Serie A a-t-elle pu se faire sortir de C1 par le modeste FC Copenhague et le Galatasaray, même avec l'excuse d'un terrain défoncé par la neige? Cette question est au centre du projet Juventus 2015.

"Nous ne ferons pas de folie, annonce l'administrateur délégué, Giuseppe Marotta, mais nous avons l'obligation de nous améliorer chaque saison."

Franchir ce dernier palier européen passe évidemment par le mercato. Mais la Juve n'a plus la puissance économique des géants du continent et pourrait monétiser son bijou français, Paul Pogba.

Marotta a qualifié "d'inimaginable" la vente du grand espoir de la Juve, mais il ne serait pas le premier dirigeant du football à déclarer intransférable un joueur vendu quelques semaines plus tard...

Car si elle a passé le "cut" du fair-play financier, la "Vieille Dame" n'a pas les moyens d'attirer les morceaux de roi.

Le départ de Pogba pourrait faire rentrer entre 50 et 70 millions d'euros dans les caisses.

Cette somme permettrait d'attirer un de ces précieux attaquants, la denrée la plus courue (Robin van Persie, Edin Dzeko, Alexis Sanchez...).

Le trou laissé par le N.6 serait comblé par Claudio Marchisio, produit maison, qui est tout de même international italien et n'a été relégué sur le banc que face à l'explosion du Français et une concurrence terrible, avec Arturo Vidal et Andrea Pirlo.

Marotta estime "difficile d'améliorer ce groupe mais nous allons essayer, car en Europe nous manquons encore un peu d'expérience".

Si elle s'apprête à changer les hommes, la Juve doit peut-être aussi changer de "modulo" (module), le mot que les Italiens emploient pour parler du système de jeu, parole sacro-sainte au pays de la tactique élevée au rang d'art majeur.

Le 3-5-2 cher à Antonio Conte a montré ses limites en Europe, où toutes les grandes équipes jouent à quatre derrière.

Lors de la demi-finale retour d'Europa League manquée contre Benfica (0-0), une défense moins renforcée aurait peut-être permis de placer un joueur offensif de plus pour remonter le retard de l'aller (2-1), car malgré l'appellation 3-5-2, il s'agit bien d'une défense à cinq, où les latéraux Stefan Lichtsteiner et Kwadwo Asamoah ont pour mission de couvrir avant de monter.

Le mercato et le travail estival serviront à bâtir une nouvelle tactique, toujours sous la direction d'Antonio Conte.

Son bilan domestique parfait (trois titres en trois saisons) laisse à penser qu'il va rester, son capitaine Gianluigi Buffon ne s'est "même pas posé la question". Des négociations sont d'ailleurs en cours pour le prolonger, "nous avons tout le temps", assure Marotta.

Grand motivateur, soigneux des détails, Conte a fait ses preuves, mais son manque de sang-froid dans la défaite agace en interne et suscite les critiques en Italie.

"Une telle impréparation de la défaite devient une limite, le +style Juve+ est tombé bien bas", a tranché le très influent chroniqueur Mario Sconcerti après les lamentations du "Mister" dans le foulée de l'élimination contre Benfica.

Au bout de cette grande saison, terminée dans le cauchemar des incidents violents de Naples-Fiorentina qui ont sali l'image du "calcio", le "style Juve" y gagnerait aussi si le club cessait de revendiquer 32 titres, alors qu'elle n'en a que 30, la justice lui ayant retiré ceux de 2005 et 2006.

eba/fbx

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