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Glissement de terrain en Afghanistan : les autorités veulent reloger les déplacés

Glissement de terrain en Afghanistan : les autorités veulent reloger les déplacés

Les autorités afghanes exploraient lundi la possibilité de contruire des maisons pour les centaines de familles déplacées à la suite des glissements de terrain dans le nord-est de l'Afghanistan qui ont fait au moins 300 morts et rasé leur village.

La catastrophe s'est produite vendredi dans la province du Badakhshan, région pauvre et montagneuse frontalière du Tadjikistan, de la Chine et du Pakistan, et relativement épargnée par les violences des insurgés talibans.

A la suite de fortes pluies, un torrent de boue et de pierres a déferlé le long d'une vallée encaissée, dévastant le village d'Aab Bareek. La catastrophe a fait au moins 300 morts, selon les autorités locales, qui ont averti que ce bilan pourrait évoluer à mesure que remonteraient les informations.

Les glissements de terrain ont laissé quelque 700 familles sans domicile, soit près de 5.000 personnes. Certaines ont pu trouver un hébergement d'urgence dans les villages voisins, tandis que d'autres se sont installées dans les tentes fournies par les organisations humanitaires

"Une commission a été mise en place pour trouver des terrains afin de construire des habitations pour les familles touchées", a déclaré à l'AFP Abdullah Homayun, directeur de la branche locale de l'Autorité afghane de gestion des catastrophes (ANDMA).

"Nous sommes en contact avec des habitants des villages voisins et le gouvernement est prêt à acheter des terrains", a-t-il ajouté.

"Les besoins les plus immédiats des sinistrés ont pu être correctement satisfaits", a renchéri un porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Matthew Graydon. "Nous continuerons à fournir des abris d'urgence, mais nous réfléchissons maintenant à des solutions à long terme pour pouvoir reloger ces gens", a-t-il dit.

Les sinistrés ont reçu lundi matin la visite du candidat à la présidentielle, Ashraf Ghani, un ancien économiste de la Banque mondiale arrivé deuxième du premier tour du 5 avril avec 31,5% des voix, derrière l'ancien ministre des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah (44,9%).

M. Ghani a appelé l'administration afghane a prendre des "mesures immédiates" pour renforcer le dispositif d'aide et s'est engagé à relayer les demandes des sinistrés "aux organisations locales et internationales ainsi qu'au gouvernement", selon son compte Twitter.

L'aide s'organisait également sur les réseaux sociaux et des représentants de la société civile afghane ont lancé une page Facebook "Badakhshan Needs You" ("Le Badakhshan a besoin de vous") et un compte Twitter destinés à recueillir des fonds pour les victimes de la catastrophe et fournir des informations sur leur sort.

Ces glissements de terrain, qui ont transformé en champ de ruines le village de maisons en pisé d'Aab Bareek, "soulignent la nécessité de mener des politiques de développement fondées sur la recherche et l'estimation (des risques)" dans un pays où ce type d'habitations, fragiles, est très répandu, a souligné Bilal Askaryar, un analyste afghan.

"On ne peut pas empêcher les catastrophes naturelles, mais on peut mener des études pour connaître les dangers" et "faire en sorte que les projets de développement prennent ces dangers en considération", a-t-il dit à l'AFP.

La catastrophe a suscité une vive émotion dans le monde entier. Au Vatican, le pape François a assuré qu'il priait pour les victimes, et le président américain Barack Obama a appelé son homologue afghan Hamid Karzaï pour lui présenter les condoléances des Etats-Unis.

M. Obama a également "offert de l'aide américaine supplémentaire pour les interventions de secours".

Ce drame est survenu une semaine après des crues subites qui ont fait une centaine de morts dans le nord de ce pays déjà déchiré par trois décennies de guerre et qui compte parmi les plus pauvres du monde.

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