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Des Tatars de Crimée menacés de poursuites pour "extrémisme"

Des Tatars de Crimée menacés de poursuites pour "extrémisme"

Un dirigeant des Tatars de Crimée a affirmé lundi que les nouvelles autorités russes de cette péninsule située dans le sud de l'Ukraine, contrôlée par Moscou, avaient menacé de poursuivre pour "extrémisme" des militants de cette communauté musulmane.

Refat Tchoubarov, chef du Medjlis, l'assemblée des Tatars de Crimée, a indiqué à l'AFP qu'un procureur lui avait lu dimanche une mise en garde officielle l'appelant à mettre fin à ses "activités extrémistes".

Cet avertissement est intervenu au lendemain de heurts entre des policiers antiémeute et plus de 2.000 Tatars qui se rendaient sur la ligne de démarcation avec l'Ukraine pour accueillir leur chef historique, Moustafa Djemilev, interdit d'accès en Crimée.

"J'ai appris que des poursuites allaient être lancées contre moi aujourd'hui", a déclaré M. Tchoubarov, disant craindre différentes formes de "répression" contre les Tatars.

"Il y aura aussi des tentatives pour que le Medjlis soit reconnu comme une organisation extrémiste", a-t-il ajouté.

Le parquet régional n'était pas joignable lundi pour commenter ces informations.

M. Djemilev, interdit d'accès sur le territoire russe pour cinq ans, a pour sa part averti que si le Medjlis était interdit, il poursuivrait son activité "clandestinement".

"Nous avons vécu tout cela à l'époque soviétique, quand la puissante machine du KGB oeuvrait contre les Tatars de Crimée", a-t-il dit à l'AFP.

"Mais nous travaillions à l'époque, en dépit de tous les moyens de répression, et nous trouverons encore un moyen de travailler", a-t-il ajouté.

Les Tatars de Crimée, qui représentent environ 12% de la population de cette péninsule, ont largement boycotté le référendum du 16 mars qui a abouti au rattachement de la Crimée à la Russie.

Cette communauté se méfie de Moscou depuis que Joseph Staline, qui les accusait d'avoir collaboré avec les Allemands, a ordonné leur déportation massive de la Crimée vers l'Asie centrale à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Ils n'ont été autorisés à retourner en Crimée qu'après la perestroïka, à la fin de l'époque soviétique.

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