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Combats à l'arme lourde tout près de Slaviansk, dans l'est de l'Ukraine

Combats à l'arme lourde tout près de Slaviansk, dans l'est de l'Ukraine

Tirs à l'arme lourde, ambulances emmenant morts et blessés, les combats faisaient rage lundi tout près de Slaviansk, à six kilomètres d'un avant-poste des troupes ukrainiennes où le chef de la Garde nationale et le ministre de l'Intérieur s'étaient déplacés en personne.

"Ce sont eux (les insurgés pro-russes) qui ont commencé à ouvrir le feu", dans la matinée, affirme le commandant du bataillon déployé à proximité d'une station-service sur l'axe stratégique allant vers Kharkiv, à 170 km plus au nord.

Il se prénomme Alexeï, mais refuse de donner son nom et porte une cagoule pour que l'on ne le reconnaisse pas.

C'est à cet endroit-même, à la limite est de Slaviansk, le bastion de la rébellion armée aux confins orientaux de l'Ukraine, que se dressait jusqu'au début de l'"opération antiterroriste" déclenchée vendredi par Kiev un imposant barrage mis en place par des membres de la milice d'"autodéfense" séparatiste.

Désormais, une vingtaine de militaires loyalistes appuyés par des blindés y sont visibles.

Ici, "on nous livre une guerre, c'est une guerre contre notre territoire", lâche entre deux fortes détonations le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, à des journalistes, dont un de l'AFP.

"Ma mission est d'éliminer les terroristes", poursuit-il, avant d'expliquer que "la seule tactique (possible) est d'avancer petit à petit vers le centre" de Slaviansk.

Toutefois, "il n'y a pas de solution militaire, elle doit être politique", insiste Arsen Avakov.

Portant, comme le ministre, un gilet pare-balles, le chef de la Garde nationale, Stepan Poltorak, relève, quant à lui, que "nos adversaires sont bien entraînés et bien équipés".

"On les a coincés dans le centre" de Slaviansk et "ils font tout pour nous obliger à utiliser des armes lourdes, mais nous ne le ferons pas, pour épargner la population", assure-t-il.

Pour sa part, le commandant Alexeï se dit certain qu'il y a des combattants tchétchènes aux côtés des insurgés.

De fait, la veille, l'attachée de presse des rebelles, Stella Khorocheva, avait déclaré avec enthousiasme à l'AFP que des "renforts" étaient arrivés de Crimée, péninsule du Sud de l'Ukraine rattachée en mars à la Russie, et de Tchétchénie, une république du Caucase russe.

Des tirs ont également eu lieu lundi à Andriïvka, autre point chaud depuis plusieurs jours, à cinq kilomètres au sud-ouest de Slaviansk, a dit à l'AFP Vadim Orel, à la tête d'un groupe de miliciens présents sur place.

Selon lui, les soldats ukrainiens "tirent de la tour de la télévision et d'un hélicoptère" dans leur direction.

Au sud toujours, la circulation automobile était interrompue au niveau d'un poste de contrôle ukrainien qui coupe la route menant à Donetsk, la principale ville de la région, a constaté l'AFP.

Les derniers affrontements ont fait quatre morts et une trentaine de blessés dans les rangs ukrainiens, d'après un bilan officiel, tandis que les rebelles ont annoncé qu'onze des leurs avaient été blessés.

En train de tranquillement faucher de l'herbe, en pleine campagne, non loin d'une zone de combats, un paysan vitupère, accusant le pouvoir à Kiev d'être l'unique responsable de la situation actuelle.

Mais, note-t-il, philosophe, "il est trop tard pour revenir en arrière".

bds/ahe/sym

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