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Nigeria: le président ordonne de "tout faire" pour libérer les étudiantes enlevées

Nigeria: le président ordonne de "tout faire" pour libérer les étudiantes enlevées

Le président nigérian Goodluck Jonathan a donné l'ordre à tous les responsables du pays, de "tout faire" pour garantir la libération des 223 étudiantes enlevées par le groupe islamiste Boko Haram, a annoncé dimanche son porte-parole.

Le chef de l'Etat a présidé une réunion conjointe avec les chefs des services de sécurité et militaire, de hauts responsables gouvernementaux, le gouverneur et des représentants de l'Etat de Borno (nord-est), le chef de la police de cet Etat et le responsable des enseignants de l'école de Chibok (nord-est) où les jeunes filles ont été enlevées, a déclaré le porte-parole, Reuben Abati, devant des journalistes.

"Le président a donné la directive très claire selon laquelle tout doit être fait pour garantir le retour de ces filles en lieu sûr", a ajouté le porte-parole présidentiel.

Il s'agissait de la première rencontre entre le chef de l'Etat nigérian et les responsables nigérians directement concernés par cette affaire alors que la pression internationale et celle exercée par les familles des jeunes filles enlevées pour leur libération ne fait que croître. Le président nigérian n'avait rencontré jusqu'à présent que les chefs des services de sécurité.

Les parents des 223 lycéennes nigérianes toujours retenues par les islamistes armés du groupe Boko Haram ont demandé aux autorités samedi à Lagos de faire appel à l'aide internationale pour obtenir leur libération.

Frustrés et en colère devant le manque de progrès réalisés en vue de parvenir à la libération de ces jeunes filles, enlevées il y a plus de trois semaines dans leur dortoir, la nuit, les parents ont appelé les autorités nigérianes à demander le soutien d'autres pays.

Le gouvernement nigérian a annoncé la mise en place d'un comité, présidé par un haut général de l'armée, pour le conseiller sur les méthodes à employer pour libérer les lycéennes, âgées de 16 à 18 ans.

Par ailleurs, un journal nigérian a publié dimanche l'interview de deux jeunes filles ayant réussi à s'enfuir.

"Ils sont entrés dans notre école et nous ont fait croire qu'ils étaient des soldats", a rapporté l'une des deux lycéennes, Thabita Walse, au Sunday Punch.

"Ils portaient des uniformes militaires, a-t-elle affirmé. Quand nous avons découvert la vérité, il était trop tard et nous ne pouvions plus faire grand chose".

"Ils criaient, ils étaient grossiers, a ajouté sa camarade Amina Sawok, c'est pourquoi nous avons compris que c'était des insurgés".

"Puis, ils se sont mis à tirer et ont mis le feu à notre école".

Les deux écolières racontent comment elles ont eu le courage de sauter du camion qui les emportait.

"Notre véhicule a eu un problème et ils ont dû s'arrêter. J'en ai profité avec quelques autres filles pour courir et nous cacher sous des buissons", a raconté Thabita Walse.

"J'avais beaucoup entendu parler de Boko Haram, les attentats qu'ils avaient commis et combien ils avaient tué de gens", a ajouté sa camarade Amina, "j'étais effrayée (...) J'ai senti qu'aller dans leur campement serait dangereux pour moi et qu'il vaudrait mieux que je m'enfuie. Cela m'a donné le courage de sauter".

L'hebdomadaire indépendant a publié les photos des deux jeunes filles.

"Je vais bien et je suis très solide physiquement, a déclaré Thabita Walse, mon seul problème est que des amies à moi restent aux mains des terroristes".

Boko Haram, qui revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du pays le plus peuplé d'Afrique, a déjà pris pour cible des écoles, des églises, des mosquées et des symboles de l'Etat et des forces de l'ordre depuis 2009.

Mais cet enlèvement de masse, visant particulièrement des filles, n'a pas de précédent. Il constitue l'attaque la plus choquante depuis l'existence de ce mouvement qui a déjà fait 1.500 morts depuis le début de l'année.

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