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Syrie: nouveau retard dans l'évacuation des armes chimiques

Syrie: nouveau retard dans l'évacuation des armes chimiques

L'opération d'évacuation des armes chimiques de Syrie a connu un nouveau retard, le régime devant encore remettre 8% de son arsenal qu'il avait promis de livrer au plus tard dimanche.

Engagé depuis trois ans dans une guerre contre les rebelles, le pouvoir poursuit parallèlement ses préparatifs pour la présidentielle du 3 juin, avec l'annonce de quatre nouveaux candidats, dont une femme, pour ce scrutin qualifié de "parodie de la démocratie" par l'opposition en exil et l'Occident.

Dans le même temps, les violences, qui ont déjà fait plus de 150.000 morts et plus de neuf millions de réfugiés et déplacés, ne connaissent pas de répit, au moins 27 personnes ayant encore été tuées dimanche dans des bombardements à Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

A l'expiration du délai pour l'évacuation de la totalité de l'arsenal chimique syrien, la chef de la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'ONU, Sigrid Kaag, indiqué qu'il restait de "7,5 à 8% du matériel d'armes chimiques (...) encore dans le pays, sur un site spécifique".

Lors d'une conférence de presse à Damas, elle a précisé que le problème était d'"accéder" à ce site. "Près de 6,5% doivent être évacués (pour être détruits à l'extérieur du pays)", tandis qu'un "petit pourcentage" doit être détruit sur place.

Elle a espéré que l'"échéance du 30 juin sera respectée" pour la destruction de l'arsenal chimique syrien, conformément à un plan de désarmement mis au point après un accord russo-américain.

Cet accord, conclu en septembre 2013 et approuvé par l'ONU, avait écarté la perspective d'une frappe américaine contre le régime syrien accusé malgré ses démentis d'avoir mené une attaque chimique près de Damas ayant fait des centaines de morts en août 2013.

Tout en se félicitant de "la coopération très constructive" entre Damas et l'OIAC, Mme Kaag a souligné que "la Syrie doit respecter ses engagements en tant qu'Etat" membre de la convention sur les armes chimiques, assurant toutefois comprendre les défis posés par l'insécurité.

Selon le programme initial de désarmement, le régime devait avoir évacué 700 tonnes d'agents chimiques de catégorie 1 et 500 tonnes d'agents de catégorie 2, pour le 31 décembre et le 5 février, respectivement. Après avoir manqué les échéances de plusieurs mois, il s'était engagé à achever l'évacuation pour ce dimanche.

Pour justifier les retards, Damas avait évoqué l'insécurité en raison de la guerre, mais les puissances occidentales l'accuse de ralentir volontairement le processus.

Mme Kaag a refusé de se prononcer sur les accusations françaises et américaines, réfutées par Moscou -un allié de Damas-, sur l'utilisation récente d'armes chimiques par le régime, "probablement du chlore", affirmant que cela ne relevait pas du mandat de l'OIAC.

Alors que le délai pour le dépôt des candidatures expire jeudi, le Parlement a annoncé quatre nouveaux candidats à la présidentielle organisée par le régime dans les zones sous son contrôle.

Au pouvoir depuis 2000 après le décès de son père, le président Bachar al-Assad n'a pas encore présenté sa candidature pour ce scrutin qui doit aboutir sans surprise à sa réélection.

Le nombre de candidats s'élève désormais à six, tous peu connus du public.

Il s'agit de Sawsan Haddad, ingénieur mécanique, Samir Maala, professeur de droit international, Mohammad Firas Rajjouh et Abdel Salam Salamé. Avant eux, Hassan Abdallah al-Nouri, membre de l'opposition tolérée par le régime, et le député Maher al-Hajjar ont présenté leur candidature.

Sur le terrain, au moins 21 personnes ont été tuées par des tirs au mortier sur des quartiers pro-régime à Alep, a rapporté l'OSDH selon qui les rebelles ont fait sauter un bâtiment dans la Vieille ville qui servait aux forces gouvernementales.

Dans les secteurs rebelles, les raids du régime aux "barils d'explosifs" ont encore fait six morts dans l'est de la ville, selon l'OSDH. Les bombardements aériens des forces gouvernementales ont tué des centaines de personnes depuis décembre à Alep et dans sa région.

Dans l'est du pays, des hélicoptères irakiens ont tiré sur un convoi jihadiste pour l'empêcher d'entrer en Irak, tuant huit personnes selon Bagdad.

rm-ram/feb/cco

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