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L'Ukraine sous tension, Obama appelle la Russie à cesser les "provocations"

L'Ukraine sous tension, Obama appelle la Russie à cesser les "provocations"

La Russie doit cesser ses "provocations" en Ukraine sous peine de nouvelles sanctions, a averti dimanche le président Barack Obama, alors que la tension reste vive dans l'Est où des observateurs de l'OSCE sont retenus par des rebelles comme "prisonniers de guerre".

Les nouvelles sanctions actuellement à l'étude dans les pays du G7 visent à "faire comprendre à la Russie que les actes de déstabilisation qui se déroulent en Ukraine doivent cesser", a lancé le président américain au cours d'une conférence de presse en Malaisie.

Alors que l'Ukraine s'est efforcée de mettre en oeuvre l'accord de Genève et désarmer les milices et de chercher une sortie de crise, la Russie "n'a pas levé le petit doigt pour aider", a-t-il déploré.

"Tant que la Russie suivra la voie des provocations plutôt que d'essayer de résoudre cette question par des moyens pacifiques et (de favoriser) une désescalade, il y aura des conséquences et ces conséquences iront en croissant", a-t-il prévenu.

Les sept pays industrialisés (G7) ont décidé samedi d'étendre les sanctions contre Moscou. Chacun le fera de la manière choisie et celles de Washington pourraient intervenir dès lundi. En ce qui concerne les Européens, une réunion est prévue lundi, qui pourrait déboucher sur l'adoption de sanctions dites de "phase 2", comme le gel d'actifs et des interdictions de voyage.

Certains hauts responsables de Russie font déjà l'objet de sanctions américaines et européennes, mais le reste de l'économie, déjà affaiblie, paye aussi son tribut à la crise sous forme de fuites massives de capitaux. Ce constat a poussé vendredi l'agence Standard & Poor's à abaisser la note de la Russie à "BBB-".

Le sort des observateurs de l'OSCE retenus depuis deux jours par des séparatistes pro-russes à Slaviansk, petite ville de l'Est de l'Ukraine, reste par ailleurs incertain, en dépit des nombreux appels à leur libération, y compris de Moscou. Une mission de l'organisation internationale est attendue dans la journée sur place pour des négociations.

Les 12 membres de la mission (leur chauffeur a depuis été relâché) sont des "prisonniers de guerre", a déclaré dimanche à des journalistes le leader séparatiste de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev.

"Dans notre ville, qui se trouve en situation de guerre, tout personnel militaire qui n'a pas notre permission est considéré comme prisonnier de guerre", a-t-il poursuivi. Ils ne seront libérés qu'en échange de la libération de militants pro-russes arrêtés par les autorités ukrainiennes, a-t-il répété. Aux yeux des rebelles de Slaviansk, les membres de la mission ne font pas partie de la mission de l'OSCE déployée en Ukraine.

Il a toutefois rejeté le terme d'"otage", auparavant utilisé par le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Les observateurs "ne sont pas nos otages, ce sont nos invités", a répliqué M. Ponomarev, maire auto-proclamé de la ville.

Les huit observateurs militaires étrangers -- les quatre autres sont ukrainiens -- ont été présentés aux médias lors d'une conférence de presse à la mairie occupée par les pro-Russes. Habillés en civil, ils n'avaient apparemment pas été maltraités.

Trois officiers ukrainiens, accusés d'espionnage, ont par ailleurs été arrêtés et sont également détenus à Slaviansk, a déclaré le responsable séparatiste.

Selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), les trois officiers, qui étaient chargés d"'arrêter un citoyen russe soupçonné du meurtre d'un conseiller municipal ukrainien" dans la ville de Gorlivka, ont été "attaqués par des criminels armés".

La télévision russe a montré des images de trois hommes sans pantalons, les yeux bandés et scotchés, et qui ont montré à la caméra leurs pièces d'identité.

Slaviansk, 100.000 habitants, échappe depuis plusieurs jours au contrôle de Kiev, qui a lancé une opération "antiterroriste" pour tenter de rétablir l'ordre.

Kiev dit avoir mis en place "un blocus" afin d'empêcher les pro-russes "de recevoir des renforts" et les séparatistes ont déclaré qu'ils ne rendraient pas la ville. Moscou réclame instamment la levée du siège.

Slaviansk n'est pas la seule ville en proie à des troubles: à Donetsk, grande ville industrielle de l'Est, des séparatistes pro-russes ont réaffirmé samedi leur intention d'organiser un référendum le 11 mai sur la "déclaration d'indépendance" de la région de Donetsk.

L'ex-magnat russe et opposant au Kremlin Mikhaïl Khodorkovski se trouvait dimanche dans la ville. Il a été interpellé par une poignée de militants pro-russes qui l'ont accusé d'avoir "vendu sa patrie".

La Russie et les Etats-Unis s'accusent mutuellement depuis des mois de manoeuvrer en sous-main pour s'emparer de l'Ukraine. Face à la menace brandie par Moscou d'une intervention militaire, Washington a réagi en déployant 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes.

L'inquiétude des Occidentaux est d'autant plus vive que la Russie a recommencé depuis quelques jours à masser des dizaines de milliers d'hommes à sa frontière avec l'Ukraine, où elle a déclaré mener "des manoeuvres", mais pourrait de fait se préparer à envahir son voisin.

Elle aurait aussi violé à plusieurs reprises l'espace aérien ukrainien ces dernières heures dans le but de "provoquer une guerre", avait affirmé samedi à Rome le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, qui a décidé d'écourter sa visite pour rentrer à Kiev.

bur-ahe/neo/ml

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