Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La capture d'observateurs de l'OSCE fait monter les enchères dans la crise

La capture d'observateurs de l'OSCE fait monter les enchères dans la crise

La capture d'observateurs militaires de l'OSCE par des insurgés pro-russes dans l'est de l'Ukraine a provoqué des protestations internationales et une surenchère dans la crise.

Les rebelles, qui les ont accusés d'être des "espions de l'Otan", les considèrent comme des "prisonniers de guerre". Pour les autorités ukrainiennes, les séparatistes se servent d'eux comme d'un "bouclier humain" tout en les détenant dans des conditions "inhumaines".

L'équipe était composée de 13 hommes dont huit étrangers - quatre Allemands, un Danois, un Polonais, un Suédois et un Tchèque.

Ils étaient accompagnés de quatre militaires ukrainiens et d'un chauffeur qui a été libéré.

Selon l'OSCE, ils se trouvaient en Ukraine en "visite d'observation militaire" sur invitation du gouvernement ukrainien afin de "faire la lumière" sur des activités militaires "inhabituelles".

Ce sont les observateurs d'une mission du même type qui avaient été refoulés de la Crimée, péninsule séparatiste ukrainienne, en mars après des tirs de semonce des pro-russes.

Leur mission est en revanche différente de la principale mission de surveillance de l'OSCE en Ukraine, composée de 122 civils dans dix régions sans compter les effectifs locaux.

Les hommes, après avoir été initialement détenus dans une cave, sont actuellement retenus dans le bâtiment de la mairie de Slaviansk, ville de l'Est entièrement contrôlée par les séparatistes. Ce bâtiment est gardé par une poignée de militants et protégé par des barricades.

Les autorités ukrainiennes ont affirmé samedi qu'ils étaient détenus dans "des conditions inhumaines" et que l'un d'eux avait besoin d'une aide médicale "urgente" que les rebelles lui auraient refusée.

Le maire autoproclamé de Slaviansk Viatcheslav Ponomarev a assuré dimanche qu'ils n'étaient pas des "otages", mais ses "invités".

Les huit étrangers ont été présentés dimanche à la presse apparemment en bonne santé et habillés en civil.

Parlant au nom du groupe, le colonel allemand Axel Schneider a souligné qu'ils avaient le statut diplomatique et ne pouvaient pas rentrer chez eux librement. "La situation est très bizarre pour nous ici", a-t-il dit aux journalistes.

Aucune information n'a été donnée sur les quatre Ukrainiens qui les accompagnaient et n'ont pas été présentés à la presse.

Les observateurs disent avoir été "capturés" vendredi par les insurgés à quatre kilomètres de Slaviansk alors qu'ils rentraient dans leur autocar dans la capitale régionale de Donetsk.

Les rebelles affirment qu'ils n'ont "aucun lien avec l'OSCE" et les ont même qualifiés d'"espions de l'Otan". Les pro-russes leur reprochent d'avoir trouvé sur eux un plan montrant l'emplacement des check-points des insurgés.

Pour Viatcheslav Ponomarev, ils sont des "prisonniers de guerre" et ne peuvent être libérés qu'en échange de militants pro-russes détenus par les autorités de Kiev.

"Notre présence à Slaviansk est sans aucun doute un instrument politique pour ceux qui prennent les décisions dans la région. Ils vont s'en servir dans les négociations", a souligné le colonel Axel Schneider.

La détention d'officiers étrangers a provoqué l'indignation des Occidentaux, le président américain Barack Obama qualifiant leur geôliers de "voyous".

Les Européens ont demandé à Moscou d'utiliser son influence sur les insurgés pro-russes pour qu'ils libèrent "immédiatement" les observateurs de l'OSCE.

Tout en promettant de faire tout son possible, la Russie a tancé le gouvernement ukrainien en l'accusant d'envoyer des étrangers dans les zones qu'il ne contrôle pas sans leur assurer la sécurité nécessaire.

M. Ponomarev affirme ne pas être en contact avec Moscou et refuse de négocier avec les autorités ukrainiennes dont il ne reconnaît pas la légitimité.

L'OSCE a envoyé une autre équipe à Slaviansk pour négocier la libération d'observateurs retenus et le chef de l'Organisation, Lamberto Zannier, est attendu dimanche soir à Kiev.

L'Allemagne qui dirige la mission de vérification militaire a mis en place une cellule de crise et Berlin dit mener des discussions avec des diplomates russes haut placés sur le sujet.

bds-ric-neo/ahe/rhl

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.