Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'armée canadienne va faire la lumière sur les agressions sexuelles

L'armée canadienne va faire la lumière sur les agressions sexuelles

L'armée canadienne, mise en cause pour son silence ou sa clémence dans de trop nombreux cas d'agressions sexuelles dans ses rangs, va procéder à un audit.

La moyenne des plaintes déposées par des membres des forces armées canadiennes pour agression sexuelle est d'une tous les deux jours. Officiellement 178 plaintes par an en moyenne ont été déposées entre 2002 et 2012.

Publiée vendredi sous le titre "Crimes sexuels, le cancer qui ronge l'armée canadienne", une grande enquête du magazine d'informations L'Actualité a déclenché la polémique au Canada.

"J'ai été profondément fâché d'être mis au fait de ces allégations d'agressions sexuelles au sein des forces armées", a déclaré Rob Nicholson, ministre de la Défense, en demandant "au Chef d'État-major de la Défense de tirer cette affaire au clair".

Selon le magazine, qui a eu accès à des documents sensibles, un sondage réalisé par l'armée auprès de plus de 2.200 de ses membres montre qu'une femme soldat sur 10 a été victime d'agression sexuelle au cours de l'année 2012.

Derrière les chiffres officiels des plaintes, la réalité est toute autre puisque moins d'une agression sur 10 serait réellement rapportée à la police militaire. Il y aurait ainsi chaque année 1.780 cas d'agressions sexuelles dans l'armée, un chiffre inquiétant de cinq par jour en moyenne, selon l'hebdomadaire qui cite les chiffres de Statistique Canada.

"C'est énorme", et beaucoup d'indicateurs signalent "que les choses ne fonctionnent pas", s'alarme le médiateur pour les forces armées Alain Gauthier, cité par les journalistes de cette grande enquête illustrée de nombreux témoignages de victimes poussées à quitter l'uniforme et dont beaucoup souffrent de troubles psychologiques.

Le chef d'État Major de la Défense Tom Lawson a déclaré ne pas accepter "qu'il s'agit tout simplement d'un élément de la culture militaire", comme le mentionnait le médiateur Alain Gauthier.

Cependant, le chef d'État major a "ordonné un examen interne immédiat de nos politiques et de nos programmes relatifs au milieu de travail", en rappelant à la chaîne de commandement que "l'inconduite à caractère sexuelle n'est pas et ne sera jamais tolérée au sein des forces armées canadiennes".

Quand des pays ont supprimé les tribunaux militaires en temps de paix (France, Allemagne...), le Canada a emprunté le chemin inverse, souligne l'hebdomadaire en rappelant que les cours martiales peuvent se saisir des affaires d'agressions sexuelles au Canada depuis 1998 quand ce sont les tribunaux civils qui en avaient l'exclusivité avant.

mbr/sab/bdx

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.