Le travail a repris dans une usine géante de chaussures de sport du sud de la Chine à l'issue de près de deux semaines de grève, la direction taïwanaise ayant accepté de satisfaire certaines des demandes des grévistes.
Plus de 80% des employés de l'usine Yue Yuen de la ville méridionale de Dongguan ont repris le travail, a annoncé le président de la société, Lu Chin-chu, dans un communiqué envoyé tard vendredi à la bourse de Hong Kong.
Cette grève a entraîné des pertes d'environ 27 millions de dollars, a-t-il précisé, ajoutant que la décision de Yue Yuen de satisfaire certaines demandes de ses employés "pourrait avoir un effet négatif" sur ses performances financières.
Les autorités chinoises avaient annoncé vendredi avoir ordonné à cette société à capitaux taïwanais de répondre aux revendications sociales de ses ouvriers.
Le mouvement social dans l'usine Yue Yuen --la plus grande au monde dans son domaine, selon sa direction -- avait éclaté début avril et pris la forme d'une grève depuis le 14, rassemblant des dizaines de milliers de travailleurs et déclenchant un imposant déploiement des forces de l'ordre.
Les ouvrières --la main-d'oeuvre est très majoritairement féminine-- se plaignaient de leurs salaires, de contrats d'embauche lacunaires et de carences dans leur couverture sociale. Sur ce dernier point, elles ont raison de le faire, avait conclu une enquête officielle.
"L'usine Yue Yuen est fautive de ne pas verser les paiements de sécurité sociale", avait déclaré Li Zhong, un porte-parole du ministère chinois des Ressources humaines et de la Sécurité sociale.
Les autorités avaient donc donné pour instruction à la direction de l'usine, qui produit notamment des chaussures Nike et Adidas, de "rectifier selon la loi" les versements à effectuer.
Le régime communiste chinois redoute que des mouvements sociaux localisés fassent boule de neige, en particulier dans la province méridionale du Guangdong -- où se trouve Dongguan --, parfois surnommée "l'usine du monde" car elle concentre une part importante de l'industrie manufacturière travaillant pour les exportations.
Les ONG indépendantes notent toutefois que les autorités chinoises sont généralement mieux disposées à écouter les doléances de travailleurs des sociétés étrangères, en particulier celles de Taïwan.
Sur son site internet, la société Yue Yuen indique sous-traiter notamment pour les marques Nike, Adidas, Asics, Converse et New Balance.
En Chine, les exportations demeurent le principal moteur de la croissance et tout ralentissement de cette dernière peut avoir des répercussions sociales immédiates.
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