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Un policier afghan sème la mort dans un hôpital de Kaboul, trois Américains tués

Un policier afghan sème la mort dans un hôpital de Kaboul, trois Américains tués

Un policier afghan aux motivations encore inconnues a fait feu jeudi sur des étrangers dans un hôpital de Kaboul, tuant trois Américains avant de tenter de se suicider, une nouvelle attaque sanglante contre la communauté expatriée en Afghanistan.

L'attaque s'est déroulée vers 10h00 (05h30 GMT) dans un hôpital géré par l'organisation américaine Cure International, basée à Lemoyne, en Pennsylvanie (est des États-Unis).

Le tireur, un policier affecté notamment à la sécurité de l'hôpital, se trouvait apparemment à l'extérieur de l'établissement et "a ouvert le feu sur des étrangers qui (y) entraient", avant de tenter de mettre fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête, ont indiqué les autorités afghanes.

"Il a été opéré avec succès" et "nous espérons qu'il va se rétablir pour qu'il explique pourquoi il a perpétré cette attaque", a dit à l'AFP le chef de la police de Kaboul, Mohammad Zaher.

L'attaque a fait au total trois morts et un blessé, tous de nationalité américaine.

L'un des Américains décédés était un médecin qui travaillait pour l'hôpital depuis sept ans, a déclaré à des journalistes la ministre afghane de la Santé, Soraya Dalil.

"Un père et son fils", qui effectuaient une visite à l'hôpital, ont également été tués, et une infirmière blessée, a-t-elle ajouté.

Confirmant sur Twitter la mort de trois ressortissants américains, l'ambassade des États-Unis à Kaboul a exprimé sa "profonde tristesse" et dénoncé "un acte de violence lamentable".

"Ceux qui ont été tués étaient des personnels humanitaires. Cet acte de terrorisme prive les Afghans d'une expertise médicale de valeur", a ajouté l'ambassade.

L'attaque n'a pas été revendiquée et les talibans, qui mènent une violente insurrection dans le pays depuis leur éviction du pouvoir en 2001 par une coalition militaire menée par les Américains, n'ont pas réagi.

Situé dans l'ouest de la capitale afghane, l'hôpital Cure International compte une centaine de lits, 27 médecins et 64 infirmiers, qui traitent quelque 37.000 patients par an, selon des informations publiées par l'ONG.

Présente dans une trentaine de pays, cette organisation chrétienne fondée en 1998 est notamment spécialisée dans la prise en charge des enfants.

Malgré le drame survenu jeudi, l'ONG s'est dite "déterminée", dans un communiqué, à poursuivre son travail en Afghanistan.

Il s'agit de la dernière attaque en date contre des étrangers ou un site fréquenté par des étrangers dans le pays, après un début d'année marqué par de violents incidents.

A la mi-janvier, 21 personnes, dont 13 étrangers, ont été tuées par un commando suicide taliban dans le restaurant "La Taverne du Liban" à Kaboul. Le 20 mars, neuf personnes, dont quatre étrangers, ont péri lors d'une opération des rebelles islamistes contre le Serena, un hôtel de luxe de la capitale.

Et début avril, la photographe allemande de l'agence américaine Associated Press (AP) Anja Niedringhaus avait été tuée par un policier afghan, dans la province de Khost, dans l'est du pays.

Ces violences interviennent alors que le pays traverse une période d'incertitude à l'approche du retrait, d'ici à la fin de l'année, des soldats de la Force de l'Otan (Isaf), et en pleine élection présidentielle.

Les résultats préliminaires du premier tour de ce scrutin qui désignera le successeur d'Hamid Karzaï seront publiés samedi.

Après 82% des bulletins comptabilisés, l'ex-chef de la diplomatie afghane Abdullah Abdullah devance son rival Ashraf Ghani, ancien économiste de la Banque mondiale, de 11 points, avec 43,8% des voix contre 32,9%, selon les derniers résultats partiels publiés jeudi par la Commission électorale indépendante (IEC).

Zalmai Rassoul, un proche du président Karzaï considéré comme le candidat du pouvoir sortant, traîne loin derrière avec seulement 11% des voix.

En l'état, aucun candidat ne semble en mesure de réunir plus de 50% des votes et de l'emporter dès le premier tour, ouvrant la voie à l'organisation d'un possible deuxième tour le 28 mai.

us-eg/plh

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