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Le Tribunal Hariri poursuit deux médias et deux journalistes libanais

Le Tribunal Hariri poursuit deux médias et deux journalistes libanais

Le tribunal chargé de juger les assassins de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri tué dans un attentat en 2005, a décidé de poursuivre pour outrage deux journalistes et deux organes de presse libanais.

"Karma Mohamed Tahsin al-Khayat et Al-Jadid TV, la chaîne pour laquelle elle travaille, ainsi qu'Ibrahim Mohamed al-Amine, rédacteur en chef d'al-Akhbar et son journal sont cités à comparaître devant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) pour deux chefs d'accusation d'outrage et d'entrave à la justice", affirme jeudi un communiqué du TSL daté de Leidschendam aux Pays-Bas.

"Les accusés sont libres de choisir de comparaître devant la cour en personne ou par vidéoconférence. La comparution initiale a été fixée au 13 mai 2014", selon le texte.

Karma al-Khayat, rédactrice en chef adjointe d'al-Jadid, et Ibrahim al-Amine ainsi que les deux médias sont accusés "d'avoir délibérément et sciemment entravé le cours de la justice en diffusant et en publiant des informations sur de prétendus témoins confidentiels", assure le communiqué.

Dans sa décision, le juge en matière d'outrage précise que "la publication du nom de témoins prétendus peut être qualifiée d'entrave (...) à la justice, dans la mesure où elle réduit la confiance, tant des véritables témoins que du public, en la capacité et la volonté du Tribunal de protéger ses témoins".

Début avril 2013, une liste 167 noms, avec leur photo, profession et même leur adresse, présentée comme les personnes appelées à témoigner dans le procès de l'assassinat de Rafic Hariri avait été publiée par un groupe totalement inconnu se faisant appeler "Journalistes pour la vérité".

Ils avaient dit vouloir critiquer la "corruption" au sein du TSL. Le 11 avril, le TSL avait qualifié d'"irresponsable" la publication des noms et souligné qu'il ne s'agissait pas de la "copie exacte" de la liste officielle.

Le TSL, créé par l'ONU à la demande du Liban, veut notamment juger cinq membres du Hezbollah libanais pour l'attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à 22 autres personnes, le 14 février 2005 à Beyrouth.

Ouvert en 2009, le TSL est la bête noire du Hezbollah qui l'accuse d'être le fruit d'un complot "israélo-américain" visant à le détruire et qui exclut la remise des cinq suspects qui sont en fuite malgré des mandats d'arrêt internationaux.

Le TSL est un dossier explosif au Liban, divisé entre le camp mené par le Hezbollah chiite et la coalition dirigée par Saad Hariri, un sunnite. Le procès s'est ouvert en janvier 2014 et doit reprendre en mai.

sk/tp

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