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Syrie: un communiste candidat à la première élection présidentielle en 50 ans

Syrie: un communiste candidat à la première élection présidentielle en 50 ans

Un député communiste syrien a été le premier à se porter candidat mercredi à la première élection présidentielle depuis un demi-siècle, même si la réélection de Bachar al-Assad ne fait aucun doute.

Le scrutin, prévu le 3 juin, se tiendra dans les zones tenues par le régime soit, selon le géographe français Fabrice Balanche, 40% du territoire sur lesquels vivent plus de 60% de la population.

Originaire d'Alep, la principale ville du nord aujourd'hui divisée entre les rebelles et les forces du régime, le député Maher Hajjar, né le 22 avril 1968, s'est porté candidat aux élections présidentielles, a indiqué le président du Parlement Mohammad Lahham, cité par la télévision syrienne.

M. Hajjar est marié et père d'une fille. Il est diplômé en langues de l'Université d'Alep, et membre depuis 1984 du Parti communiste syrien. Il fut pendant des années "l'un des leaders du mouvement communiste à l'Université d'Alep", a indiqué la télévision.

"Il a participé au mouvement pacifique populaire au début de la crise", a ajouté la télévision, ce qui signifie qu'il a fait partie du mouvement de contestation contre le régime en mars 2011.

Toujours selon la télévision, "il a participé à des manifestations en faveur des causes nationales", et s'est rendu en juin 2004 à Istanbul, accompagné de dizaines de personnalités "pour manifester contre l'OTAN".

Dans sa demande qu'il a adressée à la Cour constitutionnelle suprême, le candidat a exprimé "l'espoir d'obtenir le soutien des députés du Conseil du peuple", le Parlement syrien.

La nouvelle Constitution approuvée en 2012 donne pour la première fois la possibilité à plusieurs candidats de se présenter à l'élection présidentielle, mais si les conditions requises limitent fortement leur nombre.

Selon les clauses approuvées par le Parlement le 14 mars, le futur président doit avoir vécu en Syrie de manière continue ces 10 dernières années, et tout candidat doit obtenir le soutien d'au moins 35 des 250 députés.

Le Parlement étant acquis au régime, ces articles rendent quasiment impossible la candidature d'un opposant de l'extérieur, et très difficile celle d'un opposant de l'intérieur du pays ravagé par une guerre civile depuis trois ans.

Bachar al-Assad n'a pas encore annoncé officiellement sa candidature. Il avait affirmé en janvier à l'AFP qu'il y avait "de fortes chances" qu'il se représente.

Jusqu'à présent, Bachar al-Assad --comme son père Hafez précédemment -- avait été choisi par référendum. Candidat unique, il avait été élu pour sept ans en 2000 avec 97,29% des voix, puis réélu en 2007 avec 97,62% des votes.

L'opposition syrienne a dénoncé l'annonce des présidentielles comme "une farce", alors que les Nations unies et la Ligue arabe ont estimé qu'elles posaient des obstacles majeurs aux efforts de paix.

Washington a dénoncé elle une "parodie de démocratie".

Le conflit en Syrie, qui avait débuté en mars 2011 par des manifestations pacifiques réprimées dans le sang par le régime, a fait plus de 150.000 morts et près de la moitié de la population syrienne a été déplacée.

Les violences continuent de ravager plusieurs régions du pays, atteignant le coeur de la capitale, touchée quotidiennement par des obus de mortier tirés depuis la périphérie par les rebelles.

Le gouvernement syrien n'a pas fait savoir encore son plan pour la tenue de ces élections alors que de larges parties du pays sont hors de son contrôle.

rm/sk/sw

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