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Thaïlande : réunion sur de nouvelles élections, sans l'opposition ni résultat

Thaïlande : réunion sur de nouvelles élections, sans l'opposition ni résultat

Les discussions mardi entre plusieurs partis politiques sur de nouvelles élections en Thaïlande, secouée depuis des mois par des manifestations réclamant le départ de la Première ministre, se sont achevées sans résultat, après le faux bond de dernière minute de l'opposition.

Depuis la dissolution du Parlement en décembre, le gouvernement de Yingluck Shinawatra ne peut qu'expédier les affaires courantes. Et les législatives du 2 février ont été invalidées par la justice en raison de leur perturbation par les manifestants qui accusent notamment Yingluck d'être une marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra.

L'ancien Premier ministre renversé par un coup d'Etat en 2006 reste, malgré son exil, le personnage le plus aimé et le plus détesté du royaume.

Depuis l'automne, la crise ponctuée par des attaques à la grenade et des fusillades a fait 25 morts.

La réunion organisée mardi par la commission électorale, destinée à discuter d'une feuille de route en vue d'élections, n'a pas produit de résultats tangibles.

Le Parti démocrate, principale formation de l'opposition qui avait boycotté le dernier scrutin, a à la dernière minute décidé de ne pas y participer.

"Je ne vais pas participer à la réunion à cause de la sécurité", a déclaré à l'AFP son chef Abhisit Vejjajiva, après avoir estimé plus tôt que la rencontre serait le "moment le plus opportun pour mettre de côté les opinions de notre parti".

Lundi, le parti Puea Thai au pouvoir avait dénoncé une "conspiration" de ses adversaires pour contrecarrer de nouvelles législatives.

Certains groupes et partis politiques "ne veulent pas de la démocratie" et tentent de créer un vide politique pour nommer leur propre dirigeant non élu, avait-il affirmé dans un communiqué.

Alors que Yingluck milite en faveur d'élections aussi rapidement que possible, la commission électorale, accusée par les partisans du gouvernement d'être du côté de l'opposition, assure avoir besoin de temps pour les organiser.

Elle a proposé mardi trois dates (20 juillet, 17 août ou 14 septembre) pour le nouveau scrutin, indiquant qu'elle en discuterait avec le gouvernement. Mais elle a nié vouloir délibérément retarder le vote.

"Nous avons choisi cela pour permettre un succès des élections, pas pour les retarder en espérant que quelque chose se produise ni dans le cadre d'une théorie du complot", a ainsi déclaré Somchai Srisutthiyakorn, un des membres de la commission.

Yingluck, qui avait largement remporté les élections de 2011, fait face à deux procédures pouvant conduire à sa destitution dans les prochaines semaines.

Elle est accusée devant la Cour Constitutionnelle d'avoir transféré un haut fonctionnaire de manière inappropriée et par la Commission anticorruption, de négligence dans le cadre d'un programme controversé d'aide aux riziculteurs.

Mais ses partisans y voient des tentatives de coup d'Etat "judiciaire", alors que la justice a déjà chassé deux gouvernements pro-Thaksin en 2008. Et les Chemises rouges, fidèles au gouvernement, ont promis de descendre dans la rue pour le défendre.

Les manifestants antigouvernementaux, qui accusent le clan Shinawatra d'avoir mis en place un système de corruption généralisé, veulent, quant à eux, remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu qui mettrait en oeuvre des réformes politiques. Ils ont menacé de perturber tout nouveau scrutin.

Depuis le putsch de 2006, la Thaïlande est engluée dans un cycle de crises politiques faisant descendre dans la rue tour à tour les partisans et les ennemis de Thaksin, facteur de division du pays.

Les masses rurales et urbaines défavorisées du Nord et du Nord-Est, restent fidèles au milliardaire, tandis que les élites de Bangkok gravitant autour du palais royal le haïssent.

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