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La Colombie dit adieu à Garcia Marquez en musique

La Colombie dit adieu à Garcia Marquez en musique

Après le Mexique, la Colombie faisait ses adieux mardi, sous une pluie battante, au prix Nobel colombien de littérature Gabriel Garcia Marquez, décédé jeudi dans sa résidence de Mexico, avec une cérémonie à la cathédrale de Bogota placée sous le signe de la musique.

Dirigé par le président de la Colombie Juan Manuel Santos, qui avait déjà salué le veille la mémoire de son compatriote au côté de son homologue mexicain Enrique Peña Nieto à Mexico, l'hommage a débuté à la mi-journée, accompagné par l'Orchestre symphonique national.

Une prière a été dite par l'archevêque de Bogota, Ruben Salazar, puis après quelques mots du président, place à de nouveau été faite à la musique, tant appréciée de son vivant par l'auteur de "Cent ans de solitude", décédé à 87 ans.

Arborant sur leurs costumes noirs ou leurs pupitres des fleurs jaunes, que l'unique Nobel colombien utilisait comme talisman contre le mauvais sort, les musiciens ont interprété des oeuvres comme le Requiem de Mozart, avant d'exécuter des pièces chorales.

La cérémonie devait être clôturée par l'exécution des mêmes morceaux traditionnels colombiens (les "vallenatos") que ceux qui avaient été joués en son honneur lorsqu'il a été distingué du prix Nobel, en 1982.

Le ministère de la Culture entendait ainsi insuffler à cet hommage "l'esprit de fête" que Garcia Marquez évoquait dans un conte inachevé, dans lequel il décrivait son propre cortège funèbre avec des airs de fête.

Ministres et anciens présidents assistaient à la cérémonie, de même que quelques centaines de Colombiens, qui avaient fait la queue dès les petites heures du jour pour pénétrer dans la cathédrale.

"Je suis venu car je suis quelqu'un qui reconnaît ce qu'il a fait pour la Colombie", a témoigné pour l'AFP Fernando Rodriguez, un comptable de 55 ans, aux portes de la cathédrale.

Cette cérémonie est la première d'une série d'hommages prévus dans le pays natal en l'honneur de Garcia Marquez, qui résidait au Mexique depuis plusieurs décennies, mais est "le plus admiré et le plus aimé" des Colombiens, selon les mots du président Santos lors de l'annonce de son décès, le 17 avril.

Mercredi, Jour international du livre, sont prévues de nombreuses lectures de "Pas de lettre pour le colonel" dans plus de 1.000 bibliothèques, écoles et parcs publics.

Lors de la Foire du livre, qui commence la semaine prochaine à Bogota, un autre hommage sera rendu à Garcia Marquez.

Ni sa veuve, Mercedes Barcha, ni ses deux fils, Rodrigo et Gonzalo, n'étaient présents mardi à Bogota, la famille étant représentée par des membres plus éloignés.

Résident mexicain, Garcia Marquez avait toutefois une maison à Carthagène (nord), où il effectuait de fréquents séjours. Sa dernière visite remonte à près d'un an.

Parallèlement aux honneurs, la Colombie attend toujours la décision de la famille concernant la destination finale des cendres du défunt.

Celles-ci pourraient être partagées entre le Mexique et son pays, voire sa petite ville natale d'Aracataca, sur la côte caribéenne, où les habitants où également célébré lundi la mémoire de celui qui a fait de leur bourg oublié le légendaire Macondo de "Cent ans de solitude".

"Ils (la famille) savent parfaitement que nous les Colombiens apprécierions beaucoup d'accueillir ses cendres. +Gabo+ était plus colombien que beaucoup de Colombiens, mais c'est quelque chose qu'il revient à la famille" de décider, a déclaré mardi le président Santos sur la chaîne CNN en espagnol.

A propos de la difficile relation entre la Colombie et Garcia Marquez, qui a quitté son pays avec l'amertume d'avoir été accusé de soutenir la guérilla nationaliste du M-19, aujourd'hui disparue, M. Santos a préféré souligner le travail en faveur de la paix mené par le défunt dans un pays ravagé par un conflit armé depuis un demi-siècle.

"Ceux qui disent que +Gabo+ a tourné le dos à Aracataca et à la Colombie se trompent", a assuré le président.

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