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Biden soutient Kiev face aux "menaces humiliantes" en pleine poussée séparatiste dans l'Est

Biden soutient Kiev face aux "menaces humiliantes" en pleine poussée séparatiste dans l'Est

Le vice-président américain Joe Biden a apporté aux nouvelles autorités pro-occidentales de Kiev le soutien des Etats-Unis face aux "menaces humiliantes" contre l'unité de l'Ukraine, confrontée à une poussée séparatiste dans l'Est encouragée par la Russie selon Washington.

Joe Biden, qui s'exprimait face à des parlementaires dont plusieurs candidats à la présidentielle du 25 mai, a estimé que le scrutin "pourrait être l'élection la plus importante dans l'histoire de l'Ukraine".

"Vous êtes confrontés à des problèmes très difficiles, et on pourrait même dire des menaces humiliantes. Mais l'occasion de créer une Ukraine unie est à portée de main", a-t-il dit. "Je veux qu'il soit clair que nous ne prétendons pas avoir toutes les réponses pour vous. Mais nous voulons nous tenir à vos côtés".

Très impliqué depuis le début de la crise politique que traverse l'ex-république soviétique en novembre, le vice-président américain avait auparavant rencontré à huis clos le président par intérim Olexandre Tourtchinov, avant un entretien avec le Premier ministre Arseni Iatseniouk.

Il a aussi assuré Kiev que Washington était prêt à aider l'économie ukrainienne en profonde récession, avec un effondrement de la production et de la monnaie.

Selon un haut responsable américain l'accompagnant, l'objectif de sa visite est notamment d'appeler à "une mise en oeuvre urgente" de l'accord signé jeudi à Genève entre Ukrainiens, Russes et Occidentaux. Le texte prévoit notamment le désarmement des groupes illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés, aussi bien de la part des pro-occidentaux à Kiev que des séparatistes dans l'Est.

Mais sur le terrain, les séparatistes ont même étendu leur contrôle lundi soir en postant leurs hommes, armés de fusil d'assaut, aux accès du poste de police de Kramatorsk, entre leur place forte de Slaviansk, et Donetsk, capitale de leur "république" autoproclamée.

"On est ici pour protéger la police, pour empêcher les provocations", explique Dmytro, 36 ans, cagoule sur le visage.

Washington estime que la Russie se trouve derrière les troubles dans l'Est et menace d'appliquer des sanctions contre des pans entiers de son économie.

"C'est une voie sans issue", a répliqué mardi le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. "Mais si certains de nos partenaires occidentaux décident tout de même de s'y engager, nous n'aurons pas d'autre choix que faire face avec nos propres forces. Et nous gagnerons", a-t-il poursuivi, dans un discours devant la Douma (chambre basse du Parlement).

Quelques heures après l'arrivée du vice-président américain, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov se sont respectivement accusés de ne rien faire pour appliquer l'accord de Genève.

Le chef de la diplomatie américaine a appelé la Russie à prendre "des mesures concrètes" en appelant publiquement les séparatistes à évacuer" les bâtiments occupés illégalement, a indiqué Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat.

De son côté, M. Lavrov a répliqué que Washington devait convaincre Kiev de respecter ses engagements et utiliser son influence "afin que les têtes brûlées ne provoquent pas un conflit sanglant".

La Russie ne cesse de s'élever contre le fait que le centre de Kiev reste occupé par les groupes, notamment nationalistes, qui se sont mobilisés jusqu'à la chute du président Viktor Ianoukovitch.

De son côté, le département d'Etat américain a dévoilé lundi des images fournies par Kiev montrant, selon lui, que des séparatistes armés dans l'est de l'Ukraine sont en fait des militaires ou officiers de renseignement russes.

"Il n'y a pas un seul militaire russe ici", a martelé lundi devant la presse Viatcheslav Ponomarev, le "maire" autoproclamé de Slaviansk.

Ce dernier avait lancé dimanche un appel à Vladimir Poutine pour envoyer des troupes de maintien de la paix après une fusillade qui a fait au moins deux morts, et décrété un couvre-feu, dont la deuxième nuit s'est déroulée dans le calme.

A 150 kilomètres plus à l'est, à Lougansk, les insurgés pro-russes, qui occupent les locaux des services de sécurité (SBU), ont nommé lundi un "gouverneur populaire". Ils ont décrété l'organisation d'un référendum le 11 mai afin de déterminer si la région doit continuer de faire partie de l'Ukraine ou proclamer son indépendance, avant de se prononcer sur un éventuel rattachement à la Russie.

Cette décision rappelle l'organisation du vote, le 16 mars, qui a débouché sur le rattachement de la Crimée au territoire russe.

Mais l'organisation d'un scrutin semble plus complexe dans l'Est de l'Ukraine où le contrôle des séparatistes se limite à certains bâtiments publics.

Moscou propose d'instaurer une forme de fédéralisme accordant une très large autonomie aux régions russophones de l'Est, tandis que Kiev a promis une "décentralisation" leur déléguant certaines prérogatives ainsi qu'un statut spécial pour la langue russe.

Un peu plus d'un mois après le rattachement de la Crimée à la Russie, le leaders des Tatars de Crimée, Moustafa Djemilev, a été interdit d'accès pour cinq ans sur la péninsule. Cette communauté musulmane avait boycotté le vote.

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