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Ambassadeur iranien à l'ONU: Washington et Téhéran exposent leurs arguments

Ambassadeur iranien à l'ONU: Washington et Téhéran exposent leurs arguments

Washington et Téhéran ont exposé mardi leurs arguments, divergents, à propos de la nomination controversée d'un nouvel ambassadeur iranien aux Nations unies devant un Comité spécialisé de l'ONU, qui n'est pas parvenu à une conclusion.

Les Etats-Unis ont refusé un visa à l'ambassadeur choisi par l'Iran, Hamid Aboutalebi, en raison de "son rôle" lors de la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran en 1979.

L'Iran, qui n'envisage pas de choisir un autre ambassadeur, a demandé à l'ONU d'intervenir dans cette affaire.

Le Comité sur les relations avec le pays hôte, qui régit les relations entre l'ONU et les Etats-Unis, a abordé ce différend lors d'une session ordinaire mardi, a indiqué à la presse son président, l'ambassadeur chypriote Nicholas Emiliou.

"L'Iran et les Etats-Unis ont exposé leurs points de vue sur l'incident concernant le refus de visa (...), le Comité a décidé de rester saisi de cette affaire et nous y reviendrons si nécessaire", a-t-il déclaré.

Le Comité "va rester en contact avec les délégations concernées", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Le Comité, créé en 1971 par l'Assemblée générale de l'ONU, est une instance consultative qui regroupe 19 pays, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Il régit dans le détail les relations avec les autorités américaines, de la délivrance des visas à la sécurité des missions diplomatiques en passant par les problèmes de taxation, de douanes ou de parking.

L'Iran était représenté à la réunion par son chargé d'affaires à l'ONU Hossein Dehghani et les Etats-Unis par leur représentante permanente adjointe Rosemary DiCarlo. D'autres pays n'avaient envoyé que des experts juridiques.

Selon des diplomates, le Bélarus, Cuba et la Corée du Nord se sont exprimés en faveur de l'Iran au cours de cette réunion qui a duré une heure à peine.

Le Comité aurait pu adresser une recommandation à l'Assemblée générale ou demander un avis juridique à l'ONU mais ne l'a pas fait, a souligné un diplomate pour qui "l'Iran n'a pas eu gain de cause".

Un responsable du département juridique de l'ONU participait à cette réunion, selon le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric. "A notre connaissance, c'est le premier incident du genre impliquant un représentant permanent", a-t-il souligné.

Les Etats-Unis sont en principe obligés d'accorder des visas aux diplomates onusiens, aux termes d'un accord signé en 1947 entre l'ONU et Washington. Selon cet accord, les autorités américaines "ne mettront aucun obstacle au transit à destination ou en provenance" du siège de l'ONU "des représentants des membres ou des fonctionnaires de l'Organisation des Nations unies", et ceci "quelles que soient les relations existant" entre Washington et le gouvernement concerné.

Le président Barack Obama a promulgué vendredi une loi privant de visa américain des ambassadeurs à l'ONU considérés comme des menaces pour les Etats-Unis ou ayant pris part à des "activités terroristes", un texte qui vise l'envoyé iranien aux Nations unies.

Cette loi adoptée par le Congrès le 10 avril interdit l'entrée sur le sol américain à "tout représentant aux Nations unies dont le président détermine qu'il a pris part à des activités terroristes visant les Etats-Unis ou leurs alliés, ou qu'il peut représenter une menace pour la sécurité nationale américaine".

Alors que des élus américains ont qualifié M. Aboutalebi de "terroriste", ce dernier affirme ne pas avoir participé à la prise d'assaut contre l'ambassade américaine en novembre 1979 qui avait été suivie d'une prise d'otages de 444 jours.

avz/gde

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