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Le programme fédéral «Logement d'abord» pourrait avoir un impact limité sur les jeunes itinérants

Programme «Logement d'abord»: un impact limité sur les jeunes itinérants
Alex Wichman via Getty Images

OTTAWA - Un rapport à paraître conclut que le programme fédéral «Logement d'abord» pourrait n'avoir qu'un impact limité sur les jeunes itinérants.

Le rapport émet des mises en garde sur l'approche d'un tel programme pour les jeunes, faisant valoir la nécessité d'une attention particulière aux besoins juridiques, sociaux et de développement des jeunes itinérants.

Le rapport de 44 pages, obtenu par La Presse Canadienne, a été rédigé par le professeur Stephen Gaetz, de l'Université York, et fait partie d'une série de documents sous l'égide du portail «Homeless Hub», qui se consacre à l'itinérance au Canada.

«Logement d'abord» fournit aux individus et aux familles une solution stable de logement comme première étape dans la résolution d'autres problèmes sociaux, plutôt que de prendre l'approche inverse. Le programme a été lancé au début des années 1990 à New York. Depuis ce temps, le taux de succès pour offrir un toit de façon permanente aux itinérants souffrant de troubles mentaux a été de 85 pour cent aux États-Unis.

Le gouvernement conservateur mise sur la stratégie «Logement d'abord», qui aurait donné des résultats concrets dans cinq villes au pays, selon la Commission de la santé mentale du Canada.

Mais pour le professeur Gaetz, auteur du rapport «Coming of Age», il reste encore à démontrer que cette approche fonctionne vraiment pour les jeunes itinérants. Certains chercheurs estiment que les jeunes Canadiens souffrant de problèmes de dépendance et de santé mentale ne peuvent conjuguer avec l'indépendance requise par les programmes, et les choix qui sont offerts.

La ministre d'État au Développement social, Candice Bergen, a défendu lundi l'approche adoptée par son gouvernement. «'Logement d'abord' est un modèle éprouvé qui donne de meilleurs résultats pour les plus vulnérables — sans égard à l'âge, au genre ou à l'ethnie —, tout en s'assurant que l'argent durement gagné par les contribuables est utilisé à bon escient», a-t-elle écrit.

Les communautés canadiennes sont quant à elles libres d'investir à l'échelle locale dans d'autres approches éprouvées, notamment dans des initiatives destinées spécifiquement aux jeunes de la rue, a ajouté la ministre Bergen.

Un vaste projet-pilote appelé «Chez soi» a été créé en 2008 grâce à un investissement de 110 millions $ du gouvernement fédéral. Le programme a contribué à trouver et à payer le loyer de logements dans cinq villes à travers le pays, et a aussi offert à ces itinérants souffrant de problèmes de santé mentale tous les services sociaux nécessaires à leur maintien en logement.

Depuis le 1er avril, la Stratégie contre l'itinérance du gouvernement conservateur, doté d'un budget de 600 millions $, a migré vers une approche «Logement d'abord».

Selon un précédent rapport, «État de l’itinérance au Canada 2013», publié par le portail Homeless Hub, au moins 200 000 Canadiens chaque année font appel à des services d'urgence pour les itinérants ou dorment dans la rue au moins une fois au cours de l'année.

Environ 28 500 Canadiens dorment dans la rue chaque nuit, mais jusqu'à 50 000 autres seraient des itinérants non répertoriés — certains trouvant refuge temporairement chez des amis ou des parents.

Le Homeless Hub (www.homelesshub.ca) est une bibliothèque de recherche et un centre de ressources électroniques soutenu par le Réseau canadien de recherches sur l’itinérance.

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