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Le secteur automobile croit toujours au fort potentiel de la Chine

Le secteur automobile croit toujours au fort potentiel de la Chine

Le marché chinois va rester le moteur de la croissance automobile mondiale cette année malgré le coup de frein de la croissance économique du pays, assurent les constructeurs réunis à partir de dimanche au salon de Pékin.

Après un bond de 14% en 2013, les ventes de véhicules neufs devraient progresser d'au moins 10% cette année, estiment-ils. "Nous continuons à avoir une croissance très forte", a souligné Jochem Heizmann, membre du directoire de l'allemand Volkswagen, dès samedi.

A peine moins enthousiaste, le président de l'américain General Motors, Dan Ammann, parie sur "une hausse de 8 à 10% cette année".

En comparaison, au niveau mondial, les immatriculations ne devraient progresser que de 3% en 2014, selon des experts.

Dans les allées du salon, ce sont surtout les marques étrangères qui concentraient l'intérêt des premiers visiteurs, au détriment des marques chinoises --lesquelles ont vu leur part de marché cumulée dans le pays sombrer à 39% au premier trimestre.

Mitraillées par les photographes, des mannequins élancés et au sourire figé s'appuyaient aux véhicules présentés, avec parfois des robes assorties aux carrosseries.

Le ciel n'est pourtant pas sans nuage: les ventes de voitures en Chine ont accusé un net coup de frein en mars, avec une hausse de seulement 6,6% sur un an, contre un bond de 17,8% en février.

La croissance économique du pays a ralenti à 7,4% au premier trimestre et pourrait enregistrer cette année sa plus faible performance depuis près d'un quart de siècle.

Mais l'enthousiasme des constructeurs pour le premier marché automobile mondial ne refroidit pas pour autant.

La Chine a connu "la croissance la plus stable ces dernières années", a rappelé le patron de la marque française Peugeot, Maxime Picat et "on connaît la capacité du gouvernement (chinois) à réagir" en cas de problème.

Le secteur est toutefois confronté à de nouveaux défis --dont la série de restrictions adoptées par les autorités, aussi soucieuses de s'attaquer aux embouteillages qui paralysent les métropoles que d'endiguer une sévère pollution atmosphérique.

Hangzhou (est) est ainsi devenue fin mars la sixième grande ville du pays, après notamment Pékin, Shanghai et Canton, à restreindre drastiquement le nombre de plaques d'immatriculation délivrées chaque année.

La réponse des constructeurs est de développer leur réseau de concessionnaires dans des villes de moindre importance, qui restent pour l'instant à l'abri de telles mesures.

Certains espèrent même en profiter. Ce type de mesures "renforce la part de marché du haut de gamme", a assuré le patron du groupe allemand Daimler, Dieter Zetsche, qui détient Mercedes-Benz.

Avec une progression encore plus forte que l'ensemble du marché, le segment du luxe et du premium --dominé en Chine par les marques allemandes Audi (groupe VW), Mercedes-Benz (groupe Daimler) et BMW-- n'a pas de raison de s'en faire.

Mais c'est aussi un segment très convoité. Entre autres, le britannique Jaguar Land Rover (groupe indien Tata Motors), qui a vu ses ventes s'envoler de quelque 30% en 2013 en Chine, compte bien doper sa part de marché et bousculer le trio allemand.

D'ici à la fin de l'année, sa première usine dans le pays, ouverte avec son partenaire chinois Chery, débutera la production, avec une capacité de 130.000 véhicules annuels --soit près de 35.000 de plus que ses ventes actuelles.

Le groupe entend "se distinguer par son identité +british+ et le style", mais aussi par la renommée de Land Rover dans les "4x4 urbains", a expliqué à l'AFP son directeur des ventes Andy Goss.

Il s'agit en effet d'un des secteurs les plus porteurs en Chine, comme le montre la profusion de nouveaux modèles et de concept cars de SUV présentés au grand public lors du salon de Pékin, qui restera ouvert jusqu'au 29 avril.

"Je pense que le marché (chinois) reste formidable", s'est écrié le patron de l'américain Ford, Alan Mulally --surgissant sur une scène au volant d'un nouveau modèle Mustang, marque qui célèbre ses 50 ans.

Pour lui, le rééquilibrage économique voulu par Pékin, qui cherche à doper la consommation intérieure, compensera les restrictions des immatriculations dans les grandes métropoles.

Pour preuve, les coentreprises de General Motors vont encore investir 12 milliards de dollars dans le pays d'ici 2017.

jug-laf/abk

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