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Nucléaire: la question du réacteur à eau lourde d'Arak "pratiquement réglée" (Iran)

Nucléaire: la question du réacteur à eau lourde d'Arak "pratiquement réglée" (Iran)

L'Iran a affirmé samedi que la question du réacteur à eau lourde d'Arak, un des points d'achoppement dans les négociations nucléaires avec les grandes puissances a été réglée, réalisant un pas de plus vers un accord définitif pour régler la crise du nucléaire.

"L'Iran a fait une proposition au groupe 5+1 pour modifier la conception du coeur des installations d'Arak et ces pays l'ont acceptée. Cette question est pratiquement réglée", a déclaré Ali Akbar Salehi, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) à la chaîne de télévision en arabe Al-Alam.

"Nous avons proposé de baisser à un cinquième la production de plutonium", a précisé M. Salehi.

Le réacteur d'Arak, situé à 240 km au sud-ouest de Téhéran, pourrait en théorie fournir à l'Iran du plutonium susceptible d'offrir une alternative pour la fabrication d'une bombe atomique. Téhéran affirme que ce réacteur de 40 mégawatts, dont la construction est surveillée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), n'a qu'un but de recherche, notamment médicale.

Les Etats-Unis ont proposé de transformer le réacteur à eau lourde en réacteur à eau légère, ce que l'Iran a refusé. En revanche, Téhéran a proposé de modifier la conception du réacteur pour limiter le plutonium qui sera produit.

L'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), qui ont conclu en novembre dernier un accord intérimaire, mènent actuellement des négociations pour aboutir à un accord définitif afin de régler la crise du nucléaire iranien.

Dans le cadre de l'accord intérimaire, entré en application le 20 janvier, l'Iran a accepté de limiter ses activités pour la construction du réacteur d'Arak.

Il s'est engagé à ne pas construire d'usine de retraitement, nécessaire pour purifier le plutonium en vue de l'utilisation militaire redoutée par les grandes puissances et Israël, malgré les démentis de Téhéran.

L'Iran a également proposé d'augmenter graduellement le nombre de ses centrifugeuses, actuellement d'environ 20.000, après une pause de plusieurs années.

"Pendant 4 à 5 ans, nous maintiendrons ce nombre de 20.000 centrifugeuses et ensuite nous augmenterons ce nombre par paliers pour pouvoir produire 30 tonnes d'uranium à 5% par an", nécessaire pour un réacteur de la taille de Bouchehr (1.000 mégawatts), a précisé M. Salehi.

Le réacteur d'Arak, la taille du programme d'enrichissement d'uranium, le nombre et la puissance des centrifugeuses que Téhéran pourra posséder sont les principaux sujets d'achoppement avec les grandes puissances.

Par ailleurs, M. Salehi a précisé que "l'Iran avait achevé le 12 avril les opérations pour transformer son uranium enrichi à 20% en uranium à 5%". Ces opérations devaient être terminées à la mi-avril selon l'accord intérimaire.

Le 17 avril, l'AIEA avait affirmé dans son rapport mensuel que l'Iran avait réduit de 75% son stock d'uranium enrichi à 20%, continuant ainsi à respecter le gel temporaire d'une partie de ses activités nucléaires.

Selon l'accord intérimaire de novembre, l'Iran doit transformer la moitié de ses 200 kilos d'uranium à 20% en uranium à 5% et l'autre moitié en combustible pour son réacteur médical de Téhéran.

"Pour le moment, les opérations de conversion en oxyde d'uranium (utilisable pour fabriquer le combustible, ndlr) n'ont pas encore commencé", a déclaré pour sa part Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'OIEA à l'agence Isna.

"L'Iran tentera d'achever ces opérations dans les trois prochains mois conformément à l'accord", a-t-il ajouté.

Selon les diplomates basés à Vienne où se trouve le siège de l'AIEA, la République islamique d'Iran respecte à la lettre l'application de l'accord de novembre.

De nouvelles négociations nucléaires techniques entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 auront lieu du 5 au 9 mai à New York. Elles seront suivies par des discussions politiques à Vienne le 13 mai pour commencer "la rédaction de l'accord définitif", a déclaré Abbas Araghchi, l'un des principaux négociateurs iraniens.

L'objectif est de parvenir à un accord d'ici le 20 juillet 2014. Le président iranien Hassan Rohani a déclaré il y a trois jours qu'un accord était à portée de main dans les prochains mois.

L'objectif de ces négociations est d'avoir des assurances sur le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et en contrepartie la levée de toutes les sanctions économiques internationales qui frappent durement l'économie iranienne.

sgh/sw

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