L'Italie a accordé l'asile politique à la famille de l'oligarque kazakh Moukhtar Abliazov, qui est en prison en France, alors que la Russie et l'Ukraine cherchent à obtenir son extradition pour escroquerie massive, a annoncé vendredi leur avocat.
La femme de M. Abliazov, Alma Chalabaëva, et leur fille Alua avaient été embarqués dans un avion l'an dernier à destination du Kazakhstan: une mesure très controversée du ministère de l'Intérieur qui fait actuellement l'objet d'une enquête.
La petite fille avait alors juste six ans. La mère et la fille étaient revenues en décembre 2013 en Italie. Elles s'étaient vu octroyer de nouveaux visas leur permettant de quitter le Kazakhstan, après que leur sort eut fait scandale.
Selon leur avocat Anton Giulio Lana, le gouvernement italien a reconnu que "la peur de persécution de Mme Chalabaëva était fondée".
La famille vivait à Rome avant son départ forcé pour le pays d'Asie centrale.
Ancien ministre de l'Énergie de 1998 à 1999, Abliazov avait été emprisonné en 2002 après avoir pris la tête du Choix démocratique, parti d'opposition au président Noursoultan Nazarbaïev.
A sa libération, Abliazov avait dirigé la banque kazakhe BTA qui avait connu un rapide développement avant une nationalisation forcée. M. Abliazov avait fui à Londres en 2009. Il est accusé d'escroquerie à grande échelle, notamment pour l'attribution présumée de prêts illégaux à des sociétés offshore qu'il aurait contrôlées.
Sa famille et ses soutiens ont évoqué quant à eux un règlement de comptes politique de la part du Kazakhstan.
Son statut de réfugié au Royaume Uni a été révoqué.
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