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Weibo, le "Twitter chinois", fait profil bas à Wall Street

Weibo, le "Twitter chinois", fait profil bas à Wall Street

Le réseau social Weibo, considéré comme le "Twitter chinois", a fait ses débuts jeudi à Wall Street, où il a levé moins d'argent que prévu dans un contexte d'incertitudes sur la valorisation des valeurs technologiques.

L'action, sous le symbole "WB", n'avait pas encore commencé à coter vers 15H25 GMT, mais la demande semblait décevante: le prix d'introduction a été fixé mercredi soir tout en bas de la fourchette initialement prévue, à 17 dollars.

A ce niveau, Weibo est valorisé dans son ensemble à 3,46 milliards de dollars, sept fois moins que Twitter.

Weibo a également revu à la baisse, de 20 à 16,8 millions, le nombre de certificats de dépôt (American Deposit Shares, ADS) introduits sur la plateforme électronique Nasdaq.

Au final, l'opération a permis de lever seulement 285,6 millions de dollars, alors qu'il espérait en tirer 340 millions, voire 437 en cas d'exercice d'une option de surallocation. Celle-ci reste envisagée dans un délai de 30 jours, mais le volume de titres disponibles à cet effet a lui aussi été diminué, de 3 à 2,52 millions d'ADS.

Charles Chao, le patron de la maison mère du réseau, Sina, a reconnu dans une interview avec l'AFP que le prix d'introduction n'était "pas idéal". Mais "c'est un marché difficile", a-t-il souligné. "L'ensemble du marché des entrées en Bourse manque plutôt de vigueur".

Lancé en août 2009, Weibo a connu un succès fulgurant en Chine, où son rival américain Twitter n'a pas droit de cité, et revendiquait en décembre 129,1 millions d'utilisateurs actifs.

Mais son arrivée à Wall Street intervient dans un contexte difficile pour les valeurs technologiques. Même s'il s'est un peu repris sur les dernières séances, l'indice Nasdaq a beaucoup baissé ces dernières semaines, car les investisseurs s'inquiètent d'une éventuelle survalorisation des actions du secteur.

Pour Gregori Volokhine, gérant de fonds à Meeschaert Financial Services, c'est "assez sage qu'ils aient introduit un peu plus bas qu'attendu". Il s'interroge en effet: "Quel va être l'appétit des investisseurs institutionnels pour une compagnie qui représente tout ce que l'on reproche à l'internet, c'est-à-dire de ne pas avoir de profits, et de ne jamais en avoir eu dans le cas de Weibo?"

"En plus, c'est l'introduction d'une compagnie chinoise, avec le peu de transparence que l'on connaît par rapport à leur comptabilité et leur structure", souligne-t-il. Pour lui, Weibo est donc "un test intéressant", mais "pas assez important pour déterminer le futur des grosses introductions qui vont arriver".

L'une des plus attendue est celle d'un autre groupe internet chinois, le géant de la distribution en ligne Alibaba --par ailleurs grand actionnaire de Weibo avec une part de 32% prévue après l'entrée en Bourse.

Il s'apprête lui aussi à se lancer sur le marché américain, et l'opération est partie pour être la plus importante dans le secteur technologique depuis celle de Facebook en 2012.

Outre sa taille sans équivalent avec Weibo --les analystes tablent sur une valorisation totale qui tournerait autour de 150 milliards de dollars--, Alibaba est aussi nettement plus rentable. Sur les trois derniers mois de 2014, son chiffre d'affaires a ainsi bondi de 66% à 3,08 milliards de dollars, et son bénéfice net un peu plus que doublé (+110%) à 1,35 milliard, selon des données dévoilées cette semaine par Yahoo!, propriétaire de 24% de son capital.

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