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Un journaliste arabe israélien assigné à résidence après s'être rendu au Liban

Un journaliste arabe israélien assigné à résidence après s'être rendu au Liban

Un journaliste arabe israélien a été assigné à résidence jeudi après s'être rendu au Liban, soupçonné d'avoir rejoint une "organisation hostile", le mouvement chiite Hezbollah selon les médias israéliens, a indiqué la police israélienne.

Majd Kayyal, 23 ans, un habitant de Haïfa (nord d'Israël), avait été arrêté le 12 avril après avoir visité le Liban le 23 mars en passant par la Jordanie pour participer à un congrès organisé par le quotidien libanais As-Safir, selon le Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien.

La nouvelle de l'arrestation de Majd Kayyal était sous black-out médiatique depuis samedi mais un tribunal a levé cette censure jeudi.

Le jeune journaliste a été mis en résidence surveillée jusqu'au 21 avril, date prévue du début de son procès, a précisé la police dans un communiqué.

Une porte-parole du Shin Bet a précisé à l'AFP que "le suspect aurait été recruté par une organisation hostile et qu'il avait été arrêté à son retour le 12 avril par la police qui l'a interrogé".

La porte-parole a rappelé que le Liban est "un pays ennemi" et que les Israéliens n'ont pas le droit de s'y rendre. Israël et le Liban sont encore techniquement en guerre.

Majd Kayyal serait soupçonné de contacts avec des membres du Hezbollah, ennemi juré de l'Etat d'Israël, selon la radio publique.

Il aurait obtenu un permis d'entrée au Liban par l'intermédiaire de l'Autorité palestinienne.

Il avait par ailleurs déjà été entendu par la police israélienne en 2011 pour avoir participé à une flottille qui voulait briser le blocus de la bande de Gaza.

La mère de M. Kayal, Suhair Badarni, a confirmé à l'AFP que son fils travaillait pour le journal As-Safir et que "sa famille ne considérait pas le Liban comme un pays ennemi".

"Ils essaient de nous empêcher d'avoir des contacts avec les pays arabes voisins", a-t-elle estimé.

Pour l'association Adalah, qui défend les droits civiques des Arabes israéliens, cette censure visait "à empêcher le débat autour de l'interdiction faite aux Palestiniens citoyens israéliens d'entrer dans certains pays arabes".

Les Arabes israéliens sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la guerre qui a conduit à la création d'Israël en 1948. Cette communauté compte aujourd'hui plus de 1,4 million de personnes, soit 20% de la population totale.

Adalah, qui est également l'un des employeurs de Majd Kayyal, a estimé que "les crimes dont il est accusé sont essentiellement d'avoir fait son travail de journaliste et d'avoir exercé son droit de liberté d'expression et de liberté de mouvement".

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