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L'Egypte suspend un film avec la star libanaise Haïfa Wehbé jugée "provocante"

L'Egypte suspend un film avec la star libanaise Haïfa Wehbé jugée "provocante"

L'Egypte a suspendu la diffusion du film égyptien "Halawet Rooh" mettant en scène la chanteuse populaire libanaise Haïfa Wehbé, accusée par des médias et des critiques de se livrer à des scènes provocantes.

Les salles de cinéma doivent le retirer de leur programmation jusqu'à ce que le comité de censure du ministère de la Culture donne son avis sur le contenu du film, selon un communiqué du cabinet du Premier ministre Ibrahim Mahlab daté de mercredi.

"Halawet Rooh" (La beauté de l'âme), qui s'inspire du film "Malena" réalisé en 2000 par l'Italien Giuseppe Tornatore et mettant en scène Monica Bellucci, raconte la vie de Rooh, incarnée par la très populaire chanteuse et actrice libanaise Haïfa Wehbé, une jeune femme qui déclenche les passions parmi les hommes de son quartier quand son mari est absent.

Le film est à l'affiche depuis le 3 avril avec la mention "pour adultes seulement".

Une grande société égyptienne de distribution de films, Al Arabia Cinema, qui est propriétaire de plus de la moitié des salles de cinéma du pays, a indiqué avoir arrêté de diffuser le film à la suite de l'ordre de M. Mahlab.

Haïfa Wehbé, court vêtue et arborant souvent des décolletés plongeants, multiplie les attitudes lascives dans la bande annonce du film. Ces scènes ont provoqué une vague de critiques dans une partie des médias dans un pays pourtant habitué à des films parfois plus explicites.

"+Halawet Rooh+: comment produire un film porno égyptien ?" titre ainsi le quotidien Al-Masri Al-Youm jeudi. "Le film ne contient pas une seule scène dans laquelle Haïfa ne montre pas une partie de son corps", juge sévèrement le critique du journal.

Le Conseil national égyptien pour l'enfance et la maternité, qui dépend du ministère de la Famille, estime que le film présente "un danger moral" et qu'il pourrait influencer "négativement la morale publique".

"Il ne contient rien qui soit un outrage aux bonnes moeurs", a rétorqué le producteur égyptien du film, Mohamed al-Sobky, sur la chaîne privée Al-Mehwar.

Le Premier ministre n'a pas le droit d'ordonner l'arrêt de la diffusion d'un film, a déclaré pour sa part à l'AFP l'ancien ministre de la Culture Emad Abou-Ghazi, ajoutant qu'il aurait dû soumettre le sujet au ministère qui, lui, peut s'adresser au bureau de la censure pour obtenir une interdiction.

M. Abou-Ghazi a indiqué qu'il y avait aussi une décision judiciaire "interdisant toute ingérence extérieure dans les travaux du bureau de la censure".

L'ordre de M. Mahlab est une "première de ce type", a indiqué de son côté le critique de films Tarek al-Shennawi, ajoutant qu'il semblait avoir été "pris pour répondre à des pressions sociales".

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