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La Russie a le droit d'intervenir en Ukraine, selon Poutine

La Russie a le droit d'intervenir en Ukraine, selon Poutine

Alors que de difficiles négociations s'ouvrent à Genève entre l'Ukraine, la Russie, l'Union européenne et les États-Unis, le président russe, Vladimir Poutine, avance qu'il a le droit d'intervenir militairement dans l'est de l'Ukraine.

Le chef d'État russe a fait cette déclaration jeudi lors d'une émission de télévision où il a longuement répondu aux questions de journalistes et de citoyens sur la situation en Ukraine.

Se disant très préoccupé par la sécurité des populations russophones de l'est de l'Ukraine au lendemaind'une fusillade qui a fait 3 morts et 13 blessés, à Mariupol, Vladimir Poutine a exigé de Kiev des garanties de respect des droits des russophones d'Ukraine.

Considérant la gravité de la situation et le recours par le gouvernement ukrainien à son armée pour repousser les militants séparatistes prorusses, le président Poutine a déclaré qu'il avait tout à fait le droit d'envoyer des troupes dans l'est de l'Ukraine pour « protéger » les populations russophones.

Le président a accusé du même souffle les dirigeants ukrainiens de commettre un « crime grave » en utilisant l'armée pour repousser les militants prorusses dans l'est de

l'Ukraine.

Le président russe a cependant ajouté espérer ne pas avoir à déployer des troupes en Ukraine. Il a ajouté toujours croire au dialogue pour dénouer cette crise.

Les mystérieux soldats de Crimée étaient bel et bien russes, admet Poutine

Fait étonnant, le président Poutine a admis pour la première fois, au cours de cette émission de télévision, qu'il avait bel et bien envoyé des soldats russes en Crimée dans les semaines précédant son annexion à la Fédération de Russie.

Vladimir Poutine avait toujours nié jusqu'ici que les mystérieux soldats déployés par dizaines de milliers en Crimée étaient issus de l'armée russe.

Tensions soutenues dans l'est de l'Ukraine

Pendant ce temps, la situation demeure très tendue en Ukraine au lendemain de la mort de trois séparatistes prorusses abattus par les forces ukrainiennes dans la nuit de mercredi à jeudi lors d'une tentative pour prendre une base de la garde nationale ukrainienne dans la ville de Marioupol, près de la mer d'Azov. Treize autres séparatistes prorusses ont été blessés lors de l'assaut.

Les séparatistes ont pris le contrôle de l'administration municipale de Marioupol et de bâtiments officiels dans une dizaine d'autres villes de l'est du pays.

Par ailleurs, la compagnie aérienne russe Aeroflot a annoncé jeudi avoir reçu un « avis officiel » du gouvernement ukrainien interdisant l'entrée sur son territoire à tout homme russe âgé de 16 à 60 ans.

Ouverture de pourparlers à Genève

Pendant ce temps, à Genève, en Suisse, des pourparlers officiels se sont ouverts pour la première fois entre les gouvernements russe et ukrainien en présence de représentants des États-Unis et de l'Union européenne.

Les chefs de la diplomatie ukrainienne, Andrij Dechtchitsia, russe, Sergueï Lavrov, américaine, John Kerry, et européenne, Catherine Ashton, prennent part aux pourparlers.

Selon l'Agence France-Presse, les premiers échanges ont porté jeudi sur l'élaboration d'un document commun qui sera rendu public en fin de journée, si les discussions progressent bien.