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Brésil : fin de la grève des policiers à Bahia, après des pillages et 39 morts

Brésil : fin de la grève des policiers à Bahia, après des pillages et 39 morts

La grève de la police à Salvador de Bahia (nord-est du Brésil), l'une des 12 villes hôtes du Mondial, a pris fin jeudi après une vague de pillages et 39 meurtres en moins de 48 heures, selon le gouvernement local.

"La grève a pris fin", a déclaré à l'AFP Isaac Jorge, porte-parole du gouverneur de l'Etat de Bahia, Jacques Wagner, du Parti des travailleurs (PT-au pouvoir).

Les policiers ont mis fin à leur grève après une assemblée générale aux cris de "la police est revenue!" dans les rues de Salvador, l'une des villes les plus dangereuses du pays, indique le site G1 de la chaîne de télévision Globo.

Le taux d'homicides dans l'Etat de Bahia a grimpé de 400% de 2000 à 2010, à 41,1 pour 100.000 habitants, d'après des statistiques de l'Institut de recherches économiques appliquées (Ipea).

"Le code d'éthique et de discipline des policiers sera revu, comme ils le demandent, ainsi que leur plan de carrière et de salaires", a précisé le porte-parole du gouvernement ajoutant toutefois que "cela devra être examiné par l'Assemblée législative car cela touche le budget de l'Etat".

Des milliers de membres des forces armées et policiers d'élite avaient été dépêchés mercredi à Salvador, la capitale, et dans d'autres villes de l'Etat, en raison de la grève et pour assurer la sécurité, à 57 jours du coup d'envoi de la Coupe du monde de football au Brésil (12 juin - 13 juillet).

Plusieurs pharmacies, supermarchés, magasins d'appareils électroménagers et de chaussures ont été pillées depuis mardi soir, certains habitants profitant de l'absence de policiers dans les rues de la ville.

Un total de 39 personnes ont été tuées entre mardi soir, début de la grève, et jeudi matin, d'après un bilan officiel, "un chiffre légèrement supérieur à la normale", selon le porte-parole du gouvernement.

Cinquante personnes ont été arrêtées après les pillages, selon les autorités locales, tandis que la chaîne de télévision Globo montrait des images de magasins saccagés et de personnes arrêtées par la police.

"J'ai autorisé l'envoi de troupes fédérales pour renforcer la sécurité publique et assurer la paix à Bahia", avait déclaré jeudi la présidente Dilma Rousseff sur son compte Twitter.

"Il est inadmissible que la population de Bahia court des risques", a souligné Mme Rousseff.

La plupart des cours ont été suspendus dans les écoles et le transport public a été réduit. De nombreux commerces ont baissé leur rideau de fer par crainte de pillages.

"Nous avons ouvert mais nous servons les clients derrière les grilles comme si c'était des criminels. Je n'ai pas vu un seul policier dans la rue, on a peur de se faire cambrioler", a déclaré au journal Tribuna da Bahia Carlos Silva, gérant d'un magasin au centre-ville.

Salvador va accueillir six matchs de la Coupe du monde. Dans la première phase il recevra les équipes et les touristes d'Espagne, d'Allemagne et de Suisse comme têtes de série, outre la Hollande, la France, le Portugal, l'Iran et la Bosnie.

La justice de Bahia avait qualifié mercredi cette grève d'"illégale" et infligé une amende de 50.000 reais par jour (16.000 euros) au syndicat des grévistes s'ils ne reprennaient pas le travail.

Jeudi, la justice fédérale a ordonné "l'arrêt immédiat" de la grève après avoir infligé une amende de près de 450.000 euros et gelé les biens des dirigeants du mouvement.

Le principal dirigeant de la grève, Marco Prisco, est le président de l'Association des policiers et pompiers de Bahia mais aussi conseiller municipal du Parti de la sociale démocratie (PSDB), formation d'opposition au gouvernement local du parti des Travailleurs.

Elu après une grève organisée à la veille du carnaval de 2012, période très touristique, qui avait donné lieu à une vague de violences avec 157 morts, M. Prisco viserait maintenant, selon certaines sources, un mandat de député lors des élections générales d'octobre.

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