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Jimmy Carter est le premier ex-président américain à appeler au rejet de Keystone XL

Jimmy Carter dit non au projet Keystone XL
AP

WASHINGTON - Le dossier du projet d'oléoduc Keystone XL a provoqué un désaccord entre un ancien président des États-Unis et le gouvernement du Canada.

Le Bureau du Premier ministre (BPM) a réagi prestement mercredi à une lettre signée par des lauréats du Prix Nobel, dont Jimmy Carter, pressant le président américain Barack Obama de rejeter l'oléoduc.

M. Carter est le premier ancien président des États-Unis à manifester son opposition au projet Keystone XL.

Le bureau du premier ministre Stephen Harper a répliqué avec un avertissement à connotation historique : «Souvenez-vous de 1979».

Il s'agit là d'une référence à la réduction de l'approvisionnement en pétrole qui a suivi la révolution iranienne et généré une panique mondiale.

Les prix ont alors augmenté abruptement et de longues files d'attente ont commencé à se former dans les stations-services, une situation qui a aidé à déstabiliser l'unique mandat de M. Carter à la Maison-Blanche.

«De par son passage à la présidence des États-Unis pendant la crise énergétique de 1979, M. Carter sait qu'il existe des avantages à pouvoir accéder à du pétrole venant de partenaires stables et sûrs comme le Canada», a déclaré le BPM.

La réaction faisait aussi allusion à plusieurs révisions du département d'État des États-Unis, selon lequel le projet permettrait de créer des milliers d'emplois dans le secteur de la construction sans impact sur l'environnement.

C'est durant la crise de 1979 que M. Carter a livré une mémorable allocution télévisée - désormais connue sous le nom de «discours du malaise».

Il avait demandé aux citoyens de son pays d'éviter les déplacements inutiles, d'adopter le covoiturage et le transport en commun autant que possible, de respecter les limites de vitesse, et de réduire la température de leur thermostat. M. Carter avait aussi déclaré que l'économie d'énergie était «un acte patriotique», qui aiderait les Américains les moins fortunés à affronter le choc relié à la hausse des prix.

Moins de 16 mois plus tard, Ronald Reagan était élu à la présidence des États-Unis.

Mais un économiste écologique n'est pas convaincu que les comparaisons avec 1979 sont appropriées.

«Je pense que l'on va un peu loin en disant que 'KXL' va protéger les États-Unis d'une répétition des crises du pétrole», a déclaré Andrew Leach, un professeur à l'Université de l'Alberta.

Lors de son fameux discours, M. Carter avait mis l'accent sur le besoin d'être davantage autosuffisant — en construisant des oléoducs, lorsque possible de le faire, et en utilisant les imposantes ressources schisteuses.

Le 39e président de l'histoire des États-Unis prête maintenant sa voix à une nouvelle crise : les changements climatiques.

La lettre fait valoir à Barack Obama qu'il est sur le point de prendre une décision sur l'un des enjeux les plus importants dans l'histoire de l'humanité — les changements climatiques —, et que cela marquera l'héritage laissé par sa présidence.

Le document soutient que sa décision dans ce dossier signifiera soit un «engagement dangereux» envers le statu quo, soit un leadership audacieux qui inspirera des millions de gens comptant sur lui afin de poser les bons gestes pour la protection de l'environnement.

M. Obama a déjà indiqué que la décision sur le projet Keystone XL de TransCanada (TSX:TRP) devrait être annoncée avant l'été.

Le président subit les pressions de diverses factions au sein du Parti démocrate, notamment des riches donateurs opposés à Keystone, mais aussi des élus favorables au projet qui risquent de perdre leur siège dans des États plus conservateurs lors des élections de mi-mandat l'automne prochain.

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