Le Sri Lanka a accusé mardi le Canada de chercher à déstabiliser le Commonwealth pour des raisons purement politiques après la suspension de sa contribution financière à l'organisation anglophone pour les deux années de présidence tournante srilankaise.
Le ministère srilankais des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué que la décision canadienne était une tentative de "manipulation" au détriment des 53 Etats-membres.
Il a jugé "regrettable que le gouvernement canadien ait cherché à instrumentaliser à des fins politiques sa contribution financière pour prendre en otage" l'organisation.
"Le Commonwealth dans son ensemble est pénalisé" par la décision canadienne et le Sri Lanka estime en conséquence que l'organisation "est solidaire contre de telles manipulations", selon ce communiqué.
Le gouvernement canadien avait annoncé lundi la suspension de sa contribution au Commonwealth, invoquant des violations des droits de l'homme au Sri Lanka.
Cette contribution volontaire annuelle de 10 millions de dollars canadiens (6 millions d'euros) servira aux causes défendues par le Commonwealth, comme la lutte "contre la pratique des mariages précoces et forcés, et pour aider la société civile du Commonwealth à promouvoir les droits de la personne", avait expliqué le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird.
Le Premier ministre canadien Stephen Harper et d'autres chefs de gouvernement de l'organisation anglophone (Inde, Ile Maurice) avaient boycotté le sommet du Commonwealth qui s'était tenu en novembre à Colombo, en raison notamment du refus du Sri Lanka d'autoriser une enquête internationale sur des accusations de crimes de guerre qui auraient été perpétrés lors de l'écrasement de la rébellion tamoule en 2009.
Ces trois Etats-membres comptent d'importantes diasporas tamoules qui entretiennent des liens étroits avec la communauté tamoule du Sri Lanka.
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