Au Québec, 35 000 femmes sont membres de l'Association des Cercles de Fermières du Québec. Une jeune réalisatrice s'est intéressée à cette association, qui célébrera ses 100 ans en 2015.
À sa fondation en 1915, l'association offrait un lieu de rassemblement et d'échange qui aidait les femmes à améliorer leurs conditions de vie.
Les besoins ont changé, mais les cercles sont demeurés. Annie St-Pierre, la réalisatrice, âgée de 33 ans, a voulu les démythifier. Son documentaire, intitulé Fermières, suit pendant un an des membres aux quatre coins de la province.
Fermières offre un accès privilégié à la plus ancienne association québécoise, fondée exclusivement pour les femmes.
« Ma grand-mère, qui était dans les cercles de fermières, est la muse de ce film, explique la réalisatrice. Pour moi, [dans le fait] qu'elle fasse partie d'un cercle de fermières sans être fermière, j'ai vu qu'il y avait quelque chose à fouiller. »
Constat étonnant, moins de 2 % des femmes inscrites dans les cercles sont fermières.
Le film témoigne de traditions en voie de disparition, mais laisse aussi la parole à des femmes dynamiques, qui ont soif de vivre.
« J'ai filmé un tournant. Il y a une génération de femmes qui, tranquillement, disparaît. Et il y a une nouvelle génération, celle des baby-boomers, qui sont jeunes retraitées, qui ont travaillé toute leur vie et qui se disent qu'elles aimeraient apprendre à tricoter comme le faisaient leurs mères. »
Les cercles, qui s'opposaient à l'époque au droit de vote pour la femme ou encore à l'avortement, ont évolué au fil du temps, mais très lentement.
« Elles ont souvent porté l'étiquette d'antiféminisme, mais c'est beaucoup plus complexe que ça. C'est une association qui aura bientôt 100 ans et qui a tout un bagage à traîner. C'est plus difficile de changer des positions qui datent d'un siècle. »
Le film Fermières est une courtepointe cinématographique, un travail de minutie et un hommage à notre héritage.
Le documentaire sera présenté dans plusieurs régions du Québec au cours des prochaines semaines.
Un reportage de Tanya Lapointe
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