Le quotidien Algérie News a été privé de la publicité des administrations et des entreprises publiques en représailles à son opposition à un 4e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika, a affirmé lundi à l'AFP son rédacteur en chef, Massinissa Boudaoud.
"C'est une décision politique qui sanctionne ceux qui n'ont pas pris position en faveur d'un quatrième mandat" de M. Bouteflika, a dénoncé M. Boudaoud.
Il a expliqué qu'après avoir reçu comme d'habitude les annonces de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), celle-ci a ensuite fait savoir que "tout (était) annulé à partir d'aujourd'hui (lundi)".
Les entreprises et administrations publiques sont obligés par la réglementation de confier à l'ANEP la gestion de leur publicité dans ce pays où l'Etat est le plus gros annonceur. L'Agence est décriée pour ce rôle d'"instrument politique" qui choisit les supports non pas en fonction de leur audience mais de leur ligne éditoriale vis-à-vis des autorités.
Dans un communiqué, le directeur du journal, H'mida Ayachi, affirme que "le pouvoir passe brutalement à l'action pour étouffer toute voix discordante qui ne chante pas les louanges d'un quatrième mandat au profit d'un président impotent".
Selon lui, c'est une "décision politique d'une extrême gravité" qui vient d'être prise par les hautes autorités du pays à l'encontre de Algérie News et de sa version en arabe Djazaïr News.
Hamida Ayachi dénonce "un procédé digne des pratiques staliniennes" qui "vise l'étouffement financier des deux quotidiens et renseigne, on ne peut mieux, sur les restrictions à la liberté d'expression et sur les visées inavouées de museler la presse indépendante et les lignes éditoriales qui ne partagent pas le discours du quatrième mandat".
Après 15 ans au pouvoir et malgré des ennuis de santé, M. Bouteflika, 77 ans, briguera un quatrième mandat jeudi lors d'un scrutin a priori sans surprise.
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