Le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Sergueï Narychkine, visé par des sanctions depuis le 21 mars par l'Union européenne dans le dossier ukrainien, est depuis dimanche à Paris pour participer à un Conseil exécutif de l'Unesco.
M. Narychkine a été désigné par la Russie comme chef de la délégation russe à ce Conseil exécutif, actuellement réuni à l'Unesco. Il doit également ouvrir mardi un colloque et une exposition pour marquer le 60e anniversaire de l'adhésion de la Russie à l'organisation internationale, selon une source diplomatique.
La France, où se trouve le siège de l'Unesco, a accordé un visa à M. Narychkine en vertu d'une obligation de droit international pour tout pays hôte d'une organisation internationale, a fait valoir un diplomate français.
M. Narychkine, soumis par l'UE à un gel de ses avoirs et à une restriction de visas, n'a pas de rencontre avec des responsables politiques français prévue à son programme. Il n'est pas sous surveillance et est libre de ses mouvements.
Selon une source à l'ambassade de Russie en France, M. Narychkine a participé lundi à une table ronde "internationale" sur la Première guerre mondiale, organisée par l'ambassade et par la Société historique de Russie, avec la participation de l'association Dialogue franco-russe.
Selon Alexeï Pouchkov, chef de la commission des Affaires étrangères de la Douma, interrogé par la télévision publique russe, "il y a une règle selon laquelle si les organisations internationales sont basées dans une capitale européenne, ceux qui sont sous le coup de sanctions échappent à leur application durant leur participation à des événements internationaux".
En mars, les Etats-Unis puis l'UE ont adopté des sanctions (restriction de visas et gel d'avoirs) contre des responsables russes ou ukrainiens pro-russes après la prise de contrôle russe de la Crimée. Washington a ciblé de proches collaborateurs du président Vladimir Poutine. Le 21 mars, Bruxelles a décidé d'ajouter à une précédente liste de 21 personnalités 12 Russes et Ukrainiens pro-russes parmi lesquels le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine et les présidents des chambres haute et basse du Parlement russe.
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