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Au moins 71 morts et 124 blessés dans le pire attentat dans la capitale du Nigeria

Au moins 71 morts et 124 blessés dans le pire attentat dans la capitale du Nigeria

Au moins 71 personnes ont été tuées et 124 blessées lundi dans un attentat attribué aux islamistes de Boko Haram dans une gare routière en périphérie d'Abuja, le plus meurtrier jamais commis sur le territoire de la capitale du Nigeria.

A Washington, la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki a condamné "cet acte de violence insensé commis contre des civils innocents".

Le président nigérian Goodluck Jonathan, qui s'est rendu sur les lieux de l'attentat, a promis de mettre fin à l'insurrection violente menée par le groupe islamiste armé Boko Haram, dont les attaques ont fait plusieurs milliers de morts dans le nord et le centre du Nigeria depuis 2009.

Située à quelque 5 km au sud de la capitale fédérale du Nigeria, la gare routière de Nyanya, était fréquentée par de nombreux passagers qui se rendaient à leur travail lorsque l'explosion s'est produite à 06H45 du matin (05H45 GMT).

Dans cette gare, les cadavres des victimes ont jonché le sol, au milieu des dizaines de véhicules calcinés après cet attentat, le plus sanglant perpétré sur le territoire de la capitale fédérale, une zone qui comprend Abuja et ses environs.

Dans un premier temps, des responsables nigérians ont affirmé que deux explosions distinctes s'étaient produites dans la gare routière avant de déclarer par la suite qu'il n'y avait sans doute eu qu'une seule bombe.

L'explosion "provenait d'un véhicule" garé dans l'enceinte de la gare routière, selon Charles Otegbade, chef des secours à l'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA).

Le porte-parole de la police Frank Mba a affirmé devant des journalistes sur place qu'il y avait au total 71 morts et 124 blessés, transportés dans les hôpitaux des environs.

Boko Haram a mené plusieurs attaques dans la capitale fédérale et ses environs par le passé, dont un attentat suicide à la voiture piégée contre le siège des Nations unies, qui avait fait 26 morts en 2011.

La déflagration a creusé un trou de plus d'un mètre de profondeur et projeté des affaires personnelles et des lambeaux de chair sur toute la gare routière, selon un journaliste de l'AFP et des témoins.

Des échoppes ont été détruites et un épais nuage de fumée noire s'élevait de la gare.

"J'ai vu des corps transportés dans des camions", a déclaré un témoin, Yakubu Mohammed. "Il est difficile de les compter, parce que les corps sont brûlés, et en morceaux".

Selon un autre témoin, Suleiman Aminu, la première explosion aurait eu lieu à l'intérieur d'un mini-bus garé à côté d'un bus de transport en commun, et les passagers qui faisaient la queue pour y monter en étaient la cible.

Nyanya est une banlieue très peuplée d'Abuja, où vivent de nombreux fonctionnaires et des employés de la société civile qui n'ont pas les moyens de s'offrir les loyers exorbitants du centre ville.

Les violences attribuées à Boko Haram ont déjà fait plus de 1.500 morts depuis le début de l'année, selon Amnesty International, et plusieurs milliers de victimes depuis 2009.

Mais la plupart des attaques récentes sont concentrées dans le nord-est du Nigeria, son fief historique, où l'armée poursuit depuis près d'un an une vaste offensive contre les islamistes.

Cette nouvelle attaque près d'Abuja jette un nouveau doute sur les affirmations de l'armée selon lesquelles Boko Haram est affaibli et n'est plus capable de frapper des cibles importantes.

A un an des prochaines élections générales, le président Jonathan est très critiqué pour son impuissance face à Boko Haram.

Tant que les violences étaient contenues dans le nord-est du pays, M. Jonathan pouvait affirmer enregistrer des progrès dans la lutte contre les islamistes. Mais si les violences se rapprochent d'Abuja, le président va faire face à d'autant plus de pression, selon des experts nigérians.

Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, considéré comme un "terroriste à l'échelle mondiale" par les Etats-Unis, a déclaré récemment dans une vidéo que le groupe avait l'intention de mener des attaques au delà du nord-est.

Depuis l'attentat de 2011 contre le bâtiment des Nations Unies, la sécurité a été renforcée autour des bâtiments importants d'Abuja considérés comme des cibles potentielles et des postes de contrôle ont été installés sur les artères de la capitale fédérale.

Mais les mesures de sécurité sont moins strictes dans les quartiers comme Nyanya, en périphérie de la ville.

Suite à ce nouvel attentat, le commissaire de police Mohammed Abubakar a ordonné à ses hommes "d'intensifier la surveillance de toutes les cibles vulnérables d'Abuja", selon M. Mba.

Mais une augmentation temporaire de la répression sécuritaire, ne suffira pas à redonner de la crédibilité à M. Jonathan dans sa lutte contre Boko Haram, selon Adetokunbo Mumuni, avocat nigérian des droits de l'homme à Lagos.

Cet attentat montre que la contre-insurrection menée par les autorités nigérianes "n'est pas adéquate et ne fonctionne tout simplement pas", a déclaré M. Mumuni dans un communiqué.

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