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Tunisie: échauffourées pendant le procès d'ex-responsables sous Ben Ali

Tunisie: échauffourées pendant le procès d'ex-responsables sous Ben Ali

Des échauffourées ont éclaté samedi lors du procès en appel d'anciens hauts responsables tunisiens, jugés pour la répression meurtrière de manifestations en 2011, entre les forces de l'ordre et les familles des victimes qui ont dénoncé des verdicts "cléments".

La justice militaire tunisienne a rendu samedi son jugement dans plusieurs affaires, dont celles des manifestants tués dans le Grand Tunis et à Sfax (est) pendant la révolution qui a abouti à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, et sa fuite en Arabie Saoudite.

L'ancien directeur de la sécurité présidentielle Ali Seriati a notamment été condamné à trois ans de prison dans l'une de ces affaires, tout comme l'ex-ministre de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem, a affirmé à l'AFP leur avocat, Abeda Kéfi.

L'ex-chef des brigades spéciales, Jalel Boudriga, condamné en première instance à 10 ans de prison pour meurtre avec préméditation, a également écopé de trois ans après la requalification des faits en non-assistance à personne en danger, a indiqué son avocat Mohamed Ali Ghrib.

Dès l'annonce des premiers verdicts, des membres des familles des victimes, fous de rage, ont protesté contre des sentences jugées trop clémentes, provoquant une suspension d'audience après des échauffourées avec les soldats chargés de la sécurité, selon un photographe de l'AFP sur place.

"A bas la justice militaire", "Dieu nous vengera", ont-ils crié. Certains ont tenté de s'en prendre aux familles des accusés présentes dans la salle avant d'être évacués.

"C'est une mascarade judiciaire. Il est clair qu'un marché politique a été conclu. Aujourd'hui les martyrs ont connu une seconde mort", a dénoncé l'un des avocats de la partie civile, Amor Safraoui.

M. Kéfi s'est au contraire félicité de ces verdicts. "C'est une excellente chose, sauf pour Seriati, qui aurait dû être acquitté", a-t-il dit à l'AFP.

M. Ghrib a de son côté estimé qu'"avec le temps les choses se sont calmées, et la justice a eu le temps de rendre justice avec plus de sérénité".

Selon un bilan officiel, la répression du soulèvement populaire qui a chassé Ben Ali a fait plus de 300 morts et des centaines de blessés.

L'ancien président a été condamné à la prison à vie à trois reprises pour la répression des manifestations en décembre 2010-janvier 2011. Il a aussi écopé de plusieurs décennies de réclusion dans des affaires de corruption.

pho-iba/ai

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