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Nouveau coup de force des prorusses dans l'est de l'Ukraine

Nouveau coup de force des prorusses dans l'est de l'Ukraine

Kiev a exhorté la Russie à mettre fin aux « actions provocatrices » de ses « agents » dans l'est de l'Ukraine, samedi après un nouveau coup de force des militants prorusses dans la ville de Slaviansk, où ils se sont emparés d'un quartier général de la police et du siège local du service de la sécurité d'État (SBU).

La police ukrainienne accuse une vingtaine d'hommes armés portant des tenues de camouflage dépareillées d'être les instigateurs de ces deux opérations et d'avoir saisi des centaines d'armes à feu. Le drapeau russe a été hissé sur l'un des bâtiments occupés.

Des manifestants pro-Moscou ont également abaissé le drapeau ukrainien qui flottait au-dessus du quartier général de la police régionale à Donetsk, et contraint le chef de la police régionale, Kostantin Pojidaïev, à démissionner.

Des séparatistes prorusses occupent depuis le week-end dernier le siège de la SBU à Louhansk et le bâtiment du gouvernement régional de Donetsk, deux autres villes de l'Est russophone d'Ukraine.

Slaviansk, dans la région administrative, de Donetsk, se trouve à 150 km environ de la frontière russe.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrij Dechtchitsia a téléphoné samedi à son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui demander « l'arrêt des actions provocatrices des agents russes dans l'est de l'Ukraine ».

Dechtchitsia soupçonne la Russie de chercher à empêcher une réunion de conciliation quadripartite le 17 avril entre la Russie, l'Ukraine, l'Union européenne et les États-Unis et « à placer des obstacles sur la voie d'une solution à la crise ».

Riposte « très dure »

La Russie, qui a annexé la péninsule de Crimée en mars un mois après la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch sous la pression des manifestants de « Maïdan », la place de l'Indépendance à Kiev, dément avoir des visées sur d'autres régions de l'Ukraine. Vladimir Poutine revendique toutefois le droit de la Russie à défendre les russophones d'Ukraine d'éventuelles persécutions.

Dans un communiqué mis en ligne sur Facebook, le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov promet une riposte « très dure » aux militants prorusses de Slaviansk parce que, dit-il, « il y a une différence entre des manifestants et des terroristes ».

« Je le redis: ceux qui veulent le dialogue auront un dialogue [...]. Ceux qui prennent les armes, incendient des bâtiments, tirent sur des gens, sur la police, les terrorisent, ceux-là seront confrontés à une réponse appropriée », souligne Arsen Avakov.

Un ultimatum, lancé mercredi par Arsen Avakov aux militants de Donetsk et Louhansk, est arrivé à expiration vendredi sans que les forces de sécurité ne passent à l'action. Kiev a proposé entre-temps une amnistie aux contestataires, sans plus d'effet.

Les occupants réclament la tenue de référendums d'autodétermination à l'image de ce qui s'est passé en Crimée, qui a voté le 16 mars pour son rattachement à la Fédération de Russie.

La maire de Slaviansk est apparue à la télévision pour exprimer son soutien aux militants en affirmant qu'ils appartiennent à une milice locale réclamant plus d'autonomie.

Un des hommes cagoulés a déclaré que son groupe voulait « vivre confortablement, en paix et libéré de la junte de Kiev qui s'est emparée du pays ».

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le bâtiment à trois niveaux de la police, près du centre-ville de Slaviansk, une ville de 100 000 habitants, et aidaient à la

construction de barricades de pneus. Selon la police ukrainienne, 400 armes de poing et 20 fusils automatiques ont été saisies par les assaillants qui en ont redistribué à la foule.

Le président ukrainien par intérim, Oleksander Tourtchinov, a annoncé le limogeage par décret du chef de la SBU pour la région de Donetsk.

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