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Jim Flaherty avait hâte d'entamer sa nouvelle vie avec les siens

Jim Flaherty avait hâte d'entamer sa nouvelle vie avec les siens
CP

OTTAWA - Tout permettait de croire que Jim Flaherty avait hâte de profiter de la prochaine étape de sa vie.

L'ancien ministre des Finances de deux gouvernements — ceux de Stephen Harper à Ottawa et de Mike Harris à Toronto — avait surpris les observateurs, il y a à peine trois semaines, en annonçant qu'il quittait la politique active pour passer plus de temps avec sa famille et poursuivre une carrière dans le secteur privé.

Nul doute que les offres auraient été abondantes pour cet avocat qui s'était bâti une solide réputation dans les cercles économiques et financiers du Canada et d'ailleurs dans le monde, grâce à sa gestion de la récession mondiale de 2008-2009.

Mais aussi soudaine et inattendue qu'eut été sa démission, la nouvelle de sa mort — probablement à la suite d'une crise cardiaque —, jeudi après-midi, a été un plus grand choc encore, même si la rare maladie de la peau qu'il combattait depuis plus d'un an avait été révélée au public.

Un communiqué diffusé par sa famille n'a pas donné de détails sur les circonstances ayant entouré sa mort, mais ceux qui avaient récemment discuté avec le politicien de 64 ans ont assuré que M. Flaherty ne s'inquiétait nullement pour sa santé.

Mike Harris a confié à la CBC avoir parlé à M. Flaherty mercredi, pour savoir comment il allait, justement, et l'ex-ministre l'avait assuré qu'il allait bien et qu'il avait hâte de profiter de sa retraite et de passer plus de temps avec sa famille — la députée provinciale ontarienne Christine Elliott et ses triplés John, Galen et Quinn.

L'ancien chef de cabinet Kevin McCarthy a raconté qu'il avait communiqué avec M. Flaherty la semaine dernière, et qu'il contemplait déjà son avenir avec fébrilité.

«C'est l'une de choses les plus tristes, a-t-il expliqué. Pendant des années nous avons parlé du moment où il partirait et passerait du temps avec sa famille, gagnant de l'argent dans le secteur privé, et je crois sincèrement que c'est la raison pour laquelle il avait quitté son poste: ce n'était pas pour des raisons de santé, il avait fait ce qu'il voulait faire.»

Même dans le discours annonçant sa démission, M. Flaherty avait assuré qu'il était sur la bonne voie pour une rémission complète, et que son départ n'était aucunement lié à sa santé.

D'autres collègues ont cependant confié qu'ils le croyaient épuisé et affaibli par la maladie.

Le député libéral Scott Brison, qui a rendu hommage à M. Flaherty aux Communes, vendredi matin, a raconté avoir rencontré le ministre à son bureau en janvier, et qu'il s'était inquiété.

«Je n'avais pas réalisé à quel point il souffrait, a expliqué M. Brison en entrevue. Mais malgré la douleur évidente, il a continué de servir et ne s'est jamais plaint. Au cours de sa carrière et de sa vie, il a connu des hauts et des bas, il a vécu des défaites, mais ces défaites ne l'ont jamais arrêté ou changé.»

L'ancien porte-parole de M. Flaherty Chisholm Pothier a souligné que les dernières semaines de son ami ont été plaisantes malgré ses ennuis de santé. Il avait récemment célébré l'anniversaire de ses triplés à Ottawa, et il avait déjà hâte au voyage de golf qu'il se promettait de faire en Irlande avec des amis cet été.

«Ils planifiaient leur voyage annuel en Irlande, ils travaillaient là-dessus, a dit M. Pothier. Ils s'y rendent et jouent au golf, ils prennent quelques bières et profitent du bon temps. C'était une chose qu'ils attendaient avec impatience.»

M. Pothier a déploré que «trois semaines n'auront pas été suffisantes pour qu'il puisse profiter de sa juste récompense».

La ministre du Travail, Kellie Leitch, qui considérait Jim Flaherty comme un mentor, a elle aussi rappelé que le défunt avait un brillant avenir devant lui après sa démission.

«C'est un homme qui aurait eu l'occasion de mener une autre grande carrière, a-t-elle avancé. Un poids avait été enlevé de ses épaules, et il avait hâte de passer l'été à faire de la voile et de passer du temps avec ses fils. Mais vous savez, le monde des affaires était grand ouvert pour lui, et je sais que plusieurs gens l'ont approché parce qu'ils voulaient son intelligence. Ils voulaient son intelligence dans la salle de conférence.»

Regan Watts, qui a travaillé au bureau du ministre pendant plusieurs années, a rappelé que M. Flaherty avait été ministre pendant la quasi-totalité de ses 19 années en politique.

«D'un point de vue humain, la famille de cet homme l'a laissé pendant toutes ces années être le Jim Flaherty dans le service public, et elle venait tout juste de le retrouver. C'est l'élément humain dans tout ça: parce que c'est si tragique et si soudain, c'est ce qui fait le plus mal.»

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