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Menacés de sanctions, les députés russes boycottent un débat au Conseil de l'Europe

Menacés de sanctions, les députés russes boycottent un débat au Conseil de l'Europe

Les dix-huit députés russes membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) ont boycotté jeudi un débat à l'issue duquel ils devraient se voir priver de leurs droits de vote, en guise de sanction après l'annexion de la Crimée.

"La délégation russe a refusé de participer à la discussion sur les prérogatives de la Russie à l'APCE et de se trouver dans la salle. Cette farce politique ne peut susciter que le rejet", a twitté le président de la délégation russe à l'APCE Alexeï Pouchkov, qui à Moscou préside également la commission des affaires étrangères de la Douma.

L'APCE - dénuée de pouvoir législatif, mais destinée à favoriser le dialogue, notamment sur des questions liées à la démocratie et aux droits de l'homme - réunit à Strasbourg 318 députés, issus des parlements nationaux des 47 pays membres du Conseil de l'Europe. Parmi eux on compte 18 Russes et 12 Ukrainiens.

En l'absence des députés russes, la plupart des élus européens ayant pris part au débat jeudi ont appelé à sanctionner la délégation russe, en la privant de ses droits de vote au sein de l'APCE jusqu'à la fin de l'année. Le scrutin sur ces sanctions devait avoir lieu en milieu de journée.

"La Russie a franchi la ligne rouge en utilisant la force contre son voisin", a argumenté le député danois Michael Aastrup Jensen.

"Suspendre les droits de vote, c'est une mise en garde claire pour M. Poutine et son régime", a ajouté l'élu scandinave, qui a qualifié de "honte" la violation par Moscou des "principes fondamentaux de l'Europe".

"Il faut donner un signal fort pour dire qu'on ne peut pas agir ainsi", a souligné de son côté le chef de la délégation ukrainienne à l'APCE, Ivan Popescu.

"C'est nous qui sommes concernés, mais demain n'importe quel pays peut l'être", a-t-il ajouté.

La Russie a d'ores et déjà signifié qu'elle n'accepterait aucune sanction sans réagir à l'APCE. Celle-ci l'avait déjà privée de son droit de vote en 2000 lors du lancement par Vladimir Poutine de la deuxième guerre de Tchétchénie.

Mercredi après-midi, l'APCE avait débattu, en présence des députés russes, des "menaces" pesant sur la démocratie ukrainienne, ce qui avait donné lieu à de vifs échanges entre élus russes et ukrainiens.

A l'issue de ce débat, les parlementaires russes n'avaient pu empêcher l'adoption d'une résolution affirmant que le "soi-disant référendum" tenu en Crimée était inconstitutionnel et dénonçant "l'annexion illégale" de la Crimée par la Russie.

ab/mct

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