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Ligue des champions: Atletico, l'anti-Barça

Ligue des champions: Atletico, l'anti-Barça

La ténacité face à la technique: l'Atletico Madrid a pris l'exact contre-pied du FC Barcelone triomphant de ces dernières années pour écarter le club catalan en quart de finale de Ligue des champions (1-1, 1-0) et jouer les épouvantails du dernier carré.

"Robin des bois" du Championnat d'Espagne selon le milieu Tiago, l'Atletico a bousculé et éliminé le grand Barça, impuissant malgré ses stars et son budget de plus de 500 millions d'euros, quatre fois supérieur à celui des "Colchoneros".

Le secret ? De la sueur et une abnégation de tous. "Parfois, ce n'est pas le meilleur qui gagne mais celui qui est le plus convaincu de ce qu'il fait", a résumé mercredi soir l'entraîneur Diego Simeone, grand artisan de la renaissance du club, encore moribond il y a peu.

L'Argentin a insufflé son esprit guerrier dans cette équipe, dont la progression n'a même pas été freinée par la vente à Monaco de la star colombienne Radamel Falcao l'été dernier.

Quand le Barça a semblé n'avoir d'autre recours que son talent individuel mercredi soir au stade Vicente-Calderon, avec un Neymar maladroit et un Lionel Messi très discret, l'"Atleti" a montré un visage compact, celui d'une équipe soudée, travailleuse et efficace.

Cet Atletico-là semble d'ailleurs se moquer de la révolution copernicienne vécue par le football espagnol: alors que la sélection nationale a abandonné la débauche physique de la "furia roja" pour se convertir au "tiki-taka", ce jeu de passes pratiqué à Barcelone, le club "rojiblanco" vante les valeurs d'intensité et d'ardeur qui font son ADN.

"En jouant, en gagnant, tu batailles comme le meilleur", proclame d'ailleurs l'hymne du club, repris en choeur mercredi soir par les 55.000 spectateurs du bouillant stade Calderon.

Il n'y a pas si longtemps, l'Atletico se débattait en deuxième division (2000-2002), croulait sous les problèmes financiers et son emblématique président Jesus Gil, aujourd'hui défunt, était aux prises avec la justice.

Mais cette saison, les nuages noirs ont migré du côté de la Catalogne, où le Barça a enchaîné les déboires extrasportifs: affaire d'évasion fiscale présumée autour de Lionel Messi; démission du président Sandro Rosell, visé par une plainte concernant le transfert de Neymar; et mise en examen du Barça, soupçonné de "délit contre le Trésor public" espagnol dans le cadre du recrutement du jeune Brésilien.

Dernier soubresaut en date: le club catalan a été sanctionné la semaine dernière par la Fifa d'une interdiction de mercato pendant une saison pour des infractions sur les transferts de mineurs.

Et pendant ce temps, le ciel est au beau fixe pour l'Atletico, qui doit prendre possession en 2016-2017 de son nouveau stade de La Peineta, dans l'est de la capitale, tandis que Barcelone vient seulement de faire voter en référendum la rénovation du Camp Nou à l'horizon 2021.

Il est encore trop tôt pour conclure à un déclin du Barça, qui reste en mesure de gagner la Coupe du Roi mercredi prochain face au Real et la Liga, dont il occupe la deuxième place à un point derrière l'Atletico.

Mais après avoir été régné sur la Ligue des champions, avec trois sacres ces dernières années (2006, 2009, 2011), les Catalans se retrouvent éliminés avant les demi-finales après six années consécutives de présence.

Les "Colchoneros", eux, n'avaient plus connu le dernier carré de la C1 depuis une finale perdue face au Bayern Munich en 1974. Et vu leur progression constante ces dernières années (Europa League 2010 et 2012, Coupe du Roi 2013), ils peuvent rêver de bousculer la hiérarchie en Espagne comme en Europe.

A condition, bien sûr, de garder la fougue et l'efficacité chères à Diego Simeone.

jed/fbx

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