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Les Coupes d'Europe de rugby émergent enfin de deux ans d'impasse

Les Coupes d'Europe de rugby émergent enfin de deux ans d'impasse

Après presque deux ans de conflit, de nouvelles compétitions européennes de rugby plus resserrées ont enfin vu le jour jeudi, consacrant l'autonomie accrue des clubs vis-à-vis des Fédérations.

Il était temps ! Alors que s'achève l'édition 2013-2014 des tournois actuels, la saison 2014-2015 était jusque-là encore nimbée d'hypothèses et de on-dit.

Annoncé comme imminent depuis deux semaines, cet accord, valable huit ans, met un terme à l'une des plus violentes crises du rugby européen. Et après 19 ans d'existence, il signe l'arrêt de mort de l'ERC, la société organisatrice des compétitions basée à Dublin, depuis longtemps dans le collimateur des clubs anglais notamment.

Pour sortir de l'impasse, il a d'abord fallu aux six Fédérations et aux représentants des clubs anglais (PRL), français (LNR) et gallois (RRW) de mettre sur pied une nouvelle "association", nommée "European Professionnal Club Rugby" (EPCR), dont le siège sera transporté en Suisse (probablement Neuchâtel), terrain neutre et attractif par excellence.

Il a aussi fallu résoudre le casse-tête juridique créé par l'existence parallèle de deux contrats de diffusion télévisée des mêmes compétitions. L'un avait été signé unilatéralement en juin 2012 par les clubs anglais avec l'ambitieux opérateur British Telecom (BT), l'autre, paraphé par l'ERC et Sky, courait depuis plusieurs années et avait été prolongé jusqu'en 2017.

C'est toute l'activité en coulisses du président de la Fédération anglaise (RFU) Ian Ritchie qui a permis de trouver un compromis: les deux concurrents, qui se livrent une guerre sans merci sur le territoire britannique, co-diffuseront les tournois.

Le reste -c'est-à-dire presque tout !- était acquis depuis plusieurs mois, mais restait dans les cartons.

Comme attendu, le tournoi phare, baptisé European Rugby Champions Cup, sera ramené de 24 à 20 clubs.

Pour la saison prochaine, Français et Anglais enverront chacun six ou sept clubs, selon le résultat d'un match de barrage organisé dès ce mois de mai entre les 7e des championnats d'Angleterre et de France.

La Ligue celtique voit de son côté son quota se réduire de 11 à 7 places, ce qui pourrait relancer l'intérêt d'un championnat accusé de servir de simple entraînement à la Coupe d'Europe. Chaque pays (Irlande, pays de Galles, Ecosse, Italie) sera cependant assuré d'avoir au moins un représentant.

La formule des barrages évoluera un peu en vue de la saison 2015-2016 puisqu'ils incluront alors deux représentants de la Ligue celtique.

Vingt autres clubs participeront à la deuxième compétition européenne, la European Rugby Challenge Cup, plus resserrée et composée des 18 équipes restant des trois grands championnats, et deux invitées.

Un troisième tournoi, organisé par la Fédération européenne (Fira-AER) entre une dizaine d'équipes du continent, offrira ces deux tickets.

Sur le plan financier et de la gouvernance, les clubs ont vu leurs requêtes satisfaites.

Le reversement des bénéfices sera modifié: un tiers pour chaque championnat, au lieu de 25% pour les Français, 25% pour les Anglais et 50% pour Celtes et Italiens. L'accord prévoit cependant pour ces deux derniers "un montant minimum garanti".

Cela devrait représenter, dans un premier temps, un peu plus de 25 millions d'euros pour chaque Ligue par saison, soit 75 à 80 millions d'euros reversés au total, pour un objectif à terme de 100 millions d'euros annuels.

Les clubs, fortement impliqués dans "un comité exécutif" comprenant aussi le président de l'EPCR et un directeur général, gèreront les droits commerciaux, télévisés ou encore les partenariats. Ainsi, Français, Celtes et Italiens s'emploieront dès l'été à vendre la diffusion de leurs matches européens.

Le tout s'effectuera sous le contrôle des Fédérations, représentées dans un "comité de direction", et sous l'égide de l'IRB, organe suprême du jeu, qui via son président Bernard Lapasset avait haussé le ton en janvier pour trouver une sortie rapide et concertée de cette crise.

jmt/ol/sk

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