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Viols en RDCongo: l'ONU appelle à lutter contre l'impunité

Viols en RDCongo: l'ONU appelle à lutter contre l'impunité

Les violences sexuelles ont fait 3.635 victimes en République démocratique du Congo (RDC) de janvier 2010 à décembre 2013, en grande majorité (73%) des femmes, selon un rapport de l'ONU rendu public mercredi.

En présentant ce rapport à la presse, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé les autorités congolaises à "donner la priorité à la lutte contre l'impunité, à conclure rapidement des enquêtes efficaces et indépendantes et à poursuivre les auteurs présumés, y compris ceux ayant une responsabilité de commandement".

Le rapport recommande aussi aux autorités de la RDC de fournir une aide juridique gratuite aux victimes, de créer en leur faveur un "fonds de réparation" et d'adopter une loi sur la protection des victimes et des témoins, qui sont souvent la cible de menaces et de tentatives d'intimidation.

Un peu plus de la moitié de viols recensés a été le fait des groupes armés qui opèrent dans l'est de la RDC et le reste est attribué aux agents de l'Etat, dont les forces gouvernementales congolaises (FARDC), responsables d'un tiers des viols.

Mais les membres de groupes armés échappent presque toujours à la justice et les poursuites visent rarement des officiers supérieurs: sur 136 soldats des FARDC condamnés au cours de la période examinée, seuls trois étaient des officiers supérieurs.

En tout, 187 condamnations à des peines de prison allant de 10 mois à 20 ans ont été prononcées pour violences sexuelles par des tribunaux militaires.

Mme Pillay a salué ces quelques progrès dans le domaine de la justice militaire mais, a-t-elle ajouté, "il reste beaucoup à faire" et la volonté politique, quand elle existe, "ne se traduit pas suffisamment sur le terrain".

Pour le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU Hervé Ladsous, l'insécurité persistante dans l'est de la RDC est un facteur aggravant, malgré les succès de la Minusco (mission de l'ONU en RDC) qui a contribué à mettre en déroute le mouvement rebelle M23 en novembre dernier.

Il faut, a réaffirmé M. Ladsous, que l'Etat congolais, avec sa police et sa justice, "comble le vide et restaure son autorité" dès qu'une partie du territoire est libéré de l'emprise des groupes armés.

La publication de ce rapport coïncide avec le procès de militaires congolais poursuivis dans l'affaire des viols, meurtres et pillages commis en novembre 2012 à Minova, dans l'est de la RDC. Le ministère public a requis lundi des peines de prison à vie pour la majorité des 39 accusés.

avz/sam

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