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Le "lion" de l'Ituri fait appel devant la CPI

Le "lion" de l'Ituri fait appel devant la CPI

L'ancien chef de milice congolais Germain Katanga, jugé coupable par la Cour pénale internationale (CPI) d'avoir aidé à anéantir un village de l'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a interjeté appel, indique mercredi la CPI.

"L'appel concernera l'ensemble de la décision sur la culpabilité et cherchera à infirmer la décision sur la culpabilité concernant chaque chef d'accusation", a indiqué la Cour dans un communiqué.

Le procureur a également annoncé vouloir interjeter appel parce que Germain Katanga n'a été condamné que pour une partie des charges qui étaient retenues contre lui.

Les juges de la CPI avaient conclu le 7 mars que Germain Katanga, 35 ans, s'était rendu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en facilitant et coordonnant l'approvisionnement en armes des membres de sa milice en Ituri, dont différents groupes armés se disputent les richesses naturelles.

L'ancien chef de guerre, qui plaidait non coupable, était accusé d'avoir participé "de manière indirecte" aux crimes commis durant l'attaque le 24 février 2003 du village de Bogoro, où quelque 200 personnes avaient été tuées.

Mais les juges ont estimé ne pas avoir les preuves nécessaires pour le condamner sur cette base et l'ont reconnu coupable de "complicité", et non de participation "indirecte".

Les juges l'avaient par contre déclaré innocent d'avoir utilisé des enfants soldats ou d'avoir utilisé le viol comme arme de guerre.

L'accusation a interjeté appel de l'acquittement pour ces charges et demandera "la tenue d'un nouveau procès portant sur ces points devant une Chambre de première instance composée de juges différents", a indiqué la CPI dans un second communiqué.

Les troupes de Germain Katanga avaient lancé l'attaque aux petites heures du matin, pillant, violant les femmes et tuant 200 personnes environ, par balle ou à la machette.

La peine de prison de Germain Katanga doit être fixée prochainement.

Surnommé Simba (le lion) pour sa férocité, Germain Katanga était le commandant des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), une milice dont de nombreux membres, des ethnies lendu et ngiti, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres à caractère ethnique.

Les affrontements interethniques entre milices qui se disputent les terres de l'Ituri, riches en ressources naturelles (or, pétrole, diamants...), avaient débuté en 1999 et ont, selon l'accusation, "dévasté" la zone. Selon les ONG, ces violences ont fait plus de 60.000 morts.

mbr/ndy/mba

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