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La Birmanie promet de protéger les humanitaires attaqués dans l'ouest

La Birmanie promet de protéger les humanitaires attaqués dans l'ouest

Le gouvernement birman, sous pression de la communauté internationale, a promis mercredi de protéger les groupes humanitaires récemment attaqués par des bouddhistes dans l'ouest du pays, secoué ces dernières années par des violences communautaires.

Fin mars, des bouddhistes nationalistes de la minorité rakhine avaient attaqué les locaux d'ONG étrangères et de l'ONU à Sittwe, capitale de l'Etat Rakhine, les accusant de favoriser les musulmans de la minorité apatride des Rohingyas.

Ces émeutes ont forcé plus de 170 humanitaires à quitter l'Etat Rakhine où des milliers de personnes font désormais face à une pénurie d'eau et de nourriture. Une petite fille a également été tuée par une balle perdue lorsque les forces de l'ordre avaient tenté de disperser la foule.

Après une enquête exceptionnellement rapide, le gouvernement a reconnu dans un communiqué posté sur le site internet du président que les autorités locales avaient failli à "répondre rapidement et efficacement" aux attaques.

"Le gouvernement assurera efficacement la sécurité du personnel de l'ONU et des ONG internationales. Le personnel, les bureaux et les domiciles (...) seront protégés", a-t-il promis.

Il a également assuré que les autorités exposeraient "les meneurs et d'autres personnes impliquées dans les émeutes".

Après ces attaques, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé le président Thein Sein pour réclamer la protection des civils et des humanitaires. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont également exprimé leur inquiétude.

Après une réunion avec des responsables birmans et des ONG mercredi, la représentante des Nations unies à Rangoun Renata Dessallien a salué les engagements des autorités.

"Nous avons reçu l'assurance que nous serions autorisés à retourner" dans l'Etat Rakhine, a-t-elle déclaré à la presse, notant que si certains groupes avaient eu récemment des "difficultés" à obtenir des autorisations de voyage, le gouvernement avait promis d'y remédier.

"En ce moment, en terme de délivrance de nourriture et d'eau, qui faisaient partie de nos plus grandes inquiétudes avec les soins de santé, une partie de la crise a été évitée", a-t-elle ajouté, soulignant malgré tout s'inquiéter de certains manques.

En 2012, l'Etat Rakhine avait été secoué par deux vagues de violences entre Rakhines et Rohingyas, qui avaient fait plus de 200 morts et 140.000 déplacés, principalement des musulmans toujours abrités dans des camps.

Médecins sans frontières (MSF), qui fournissait notamment des soins de santé primaire à des milliers d'habitants de zones isolées, peuplées majoritairement de Rohingyas, a été expulsé en février de la région après une série de manifestations l'accusant de favoriser les Rohingyas.

Des experts avaient craint que cette décision ne soit vue par les nationalistes rakhines comme un soutien à leur cause.

Quelque 800.000 Rohingyas, considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète, vivent confinés dans l'Etat Rakhine. Nombre de Birmans les considèrent comme des immigrés illégaux du Bangladesh et manifestent une franche hostilité à leur égard.

Après les émeutes de 2012, des violences antimusulmans avaient eu lieu dans d'autres régions du pays, portant une ombre au tableau des réformes du gouvernement qui a succédé à la junte en 2011.

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