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Israël gèle certains contacts avec les Palestiniens

Israël gèle certains contacts avec les Palestiniens

Israël rompt partiellement les ponts avec la Palestine. Le président israélien Benyamin Nétanyahou a ordonné à ses ministres de ne plus correspondre avec leurs homologues palestiniens sauf s'il s'agit de questions de sécurité ou de négociations.

La réplique est lancée après les accusations des ministres arabes des Affaires étrangères. Ces derniers ont fait porter à Israël « l'entière responsabilité de la dangereuse crise » des négociations. Ils appuient donc la position du président palestinien Mahmoud Abbas. Il affirme qu'Israël tente stratégiquement de gagner du temps.

« En réponse aux violations palestiniennes des promesses faites dans le cadre des négociations de paix, il a été demandé aux ministres de s'abstenir de rencontrer leurs homologues palestiniens », a confié une source anonyme près du gouvernement israélien à l'Agence France-Presse. Les violations dont il est question consistent en la signature des demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux.

« Cette décision sape tous les efforts internationaux [...] pour relancer les négociations, pour relever de manière constructive les défis auxquels est confronté le processus de paix », a affirmé un porte-parole de l'Autorité palestinienne, Ehab Bseiso.

Sanctions économiques suivent

Par ailleurs, cette contre-attaque d'Israël pourrait être le début du gel des sommes mensuelles remises à l'Autorité palestinienne, selon une source gouvernementale palestinienne.

« Nous considérons que le fait que l'Autorité palestinienne donne chaque mois des sommes importantes aux prisonniers palestiniens et à leur famille est une forme de soutien au terrorisme. Nous envisageons de ne pas verser aux Palestiniens l'équivalent de cet argent », a indiqué pour sa part une source gouvernementale israélienne.

La Palestine verse des allocations mensuelles aux prisonniers détenus en Israël. Les sommes varient entre 400 $ pour des peines de moins de 3 ans et plus de 3000 $ pour des peines de plus de 30 ans. Environ 5000 prisonniers sont détenus en Israël.

Des décisions qui inquiètent?

Le ministre palestinien des Prisonniers croit que cette mesure pourrait s'avérer « dangereuse », affirmant que le gouvernement israélien s'avance sur ce terrain, sachant combien il est important pour le peuple de l'Autorité palestinienne.

Le ministre palestinien du Travail, Ahmad Majdalani, soutient toutefois que la rupture partielle des relations diplomatiques n'auront pas l'effet escompté puisque « 90 % des affaires quotidiennes se traitent avec l'administration militaire israélienne ». Il ajoute qu'il n'y a que très peu de rencontres organisées avec les ministres israéliens à l'exception des ministres des Finances.

Le premier ministre Rami Hamdallah a tout de même pris des mesures d'urgence pour évaluer les répercussions d'une pareille décision. Il a donc organisé des réunions avec les institutions et les ministères pour évaluer la question.

Rappelons que selon une entente conclue en juillet sous la protection du secrétaire d'État américain John Kerry, Israël devait libérer 104 détenus emprisonnés avec l'Accord d'Oslo en 1993. Quatre phases de libérations étaient prévues. En échange, la Palestine s'est engagée à suspendre ses ambitions d'adhésion à des organisations internationales.

Le 29 mars, Israël a refusé de libérer les derniers détenus. Il réclame des négociations au-delà du 29 avril, date butoir fixée par les États-Unis afin de parvenir à un accord.

Abbas a répliqué en reprenant ses tentatives d'adhérer à 15 conventions et traités internationaux.

Netanyahu est demeuré avare de commentaires par rapport aux propos du secrétaire d'État américain. Les États-Unis apportent une aide militaire importante à Israël. Leur contribution s'élève à 3,1 milliards de dollars, ce qui représente 20 % du budget israélien de la Défense.

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