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Des trésors birmans exposés pour la première fois à New York

Des trésors birmans exposés pour la première fois à New York

Une rare exposition s'ouvre la semaine prochaine au Metropolitan Museum à New York, consacrée aux anciens royaumes d'Asie du Sud-Est, avec notamment des trésors de Birmanie jamais vus auparavant à l'étranger.

Le Met a passé cinq ans à préparer cette exposition de sculptures et objets du 5e au 8e siècle, en pierre, terre cuite et bronze, dont 22 venus de Birmanie. Ce sont les premières oeuvres d'art prêtées par ce pays, après des dizaines d'années d'isolement international.

Les autres viennent de musées du Cambodge, de Malaisie, de Thaïlande, du Vietnam, de Grande-Bretagne, du musée Guimet à Paris, et d'autres musées américains.

"La plupart de ces oeuvres d'art puissantes ont rarement, voire jamais, été présentées en dehors de leur pays", souligne le directeur du Met Thomas Campbell.

"Nous sommes particulièrement honorés que le gouvernement de Birmanie ait signé son premier accord de prêt international, pour que ses trésors nationaux puissent figurer dans cette exposition", ajoute-t-il.

L'exposition "Royaumes perdus: Sculptures hindou-bouddhiques d'Asie du Sud-Est, du 5e au 8e siècle" sera ouverte au public du 14 avril au 27 juillet.

Le Met a accueilli ces deux dernières années quelque 6,2 millions de visiteurs annuels, une audience nouvelle pour ces trésors birmans et pour la Birmanie, qui depuis 2012 a vu un allègement des sanctions internationales la frappant depuis les années 90.

L'Asie du Sud-Est intéressait peu les anciens géographes, pour lesquels elle n'était que cet endroit "au-delà de l'Inde et avant la Chine". Mais la région a produit certaines des plus belles oeuvres d'art hindoues et bouddhiques ayant survécu, explique le conservateur John Guy.

L'exposition traite de l'époque où ces deux spiritalités se sont enracinées dans la région depuis l'Inde, ont été absorbées dans les croyances locales, avant de donner naissance aux pays d'aujourd'hui.

Il a fallu deux ans au Met --"un processus long et rigoureux"-- pour négocier les prêts avec tous les pays, a précisé à l'AFP John Guy.

"Pour les Birmans c'est un exercice nouveau, et je dois dire qu'ils ont été extraordinairement professionnels", a-t-il relevé.

Avant de venir à New York, certaines pièces n'avaient voyagé qu'une seule fois: par charrette, de l'ancienne cité de Sri Ksetra où elles avaient été exhumées en 1924-26, au musée local.

Comme pour plusieurs autres prêts, les autorisations ont été décidées au niveau ministériel.

"C'est normal", dit John Guy. "On leur demande d'emprunter leurs trésors nationaux, pour les exposer de l'autre côté du monde. C'est un énorme acte de confiance de leur part".

Selon lui, l'exposition profitera à la région, avec notamment un impact sur le tourisme et la coopération culturelle.

Quand l'exposition rentrera en Birmanie en août, deux conservateurs iront par exemple sur place pour travailler sur des pièces qui avaient été jugées trop fragiles pour voyager jusqu'à New York.

Beaucoup des chefs d'oeuvre présentés au Met viennent du Cambodge, de Thaïlande et du Vietnam.

Parmi les plus belles pièces venues de Birmanie, une plaque de grès du 6e siècle, qui couvrait une chambre funéraire à Sri Ksetra.

"C'est une pièce extraordinaire, belle en elle-même et de par son fonctionnement. Elle offrait une protection presque magique à la chambre", explique John Guy.

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